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Je ne sais plus comment je suis entré en contact la première fois avec Pol Vandromme. Il m’envoyait régulièrement des textes que je publiais. J’ai dans ma bibliothèque la plupart de ses livres, notamment ses biographies et ses recueils de portraits d’écrivains tirés de ses chroniques. Il parvenait en quelques lignes à peine à saisir ses personnages, donner l’essentiel. Matzneff par exemple : « En dépit de certaines apparences, le contraire d’un homme de lettres : son encre est son sang. » Ou Morand : « Le désespoir de sa vie était la chance de son œuvre. » Ou encore Sollers : « Il a du talent ; hélas ! il ne reconnaît pas le sien, se refusant à sa vocation d’essayiste pour se prêter une légende de romancier. » Je n’oublie pas en revanche que c’est lui qui m’a mit en contact avec Guy Dupré dont me parlait souvent Sarah Vajda. Gracq venait de disparaître, je cherchais un proche susceptible de rédiger rapidement un hommage pour le Magazine des Livres en plein bouclage. Ariel Denis déclina la proposition, incapable m’expliqua-t-il d’écrire sous l’émotion et Pol Vandromme venait de se faire opérer d’un œil. Il me donna les coordonnées de Guy Dupré dont Les fiancées sont froides, premier roman paru en 1953, régulièrement réédité, lu l’année précédente, m’avait profondément marqué. Guy Dupré accepta et me reçu le surlendemain pour me remettre sa copie, un texte intimiste où il saluait l’homme autant que l’œuvre, égrainant des souvenirs communs, parfois intimes, donnant une dimension plus humaine du mythique ermite de Saint-Florent-le-Vieil que l’image qu’il s’est finalement forgé en refusant les médias, les honneurs et toute forme de bavardage inutile. Nous sommes revus, nous nous voyons souvent.
Post scriptum
Lire sur Pol Vandromme le texte de Pierre Assouline : Qu'est-ce qu'un critique de droite ?
À signaler également un blog qui intéressera les amateurs de Céline : Le petit célinien.