Il a été inauguré en avril 1964, il était destiné à fluidifier le trafic de ce «point noir» et devait faire de la place qui l’accueillait un «centre d’attraction pour automobilistes et pour piéton». Carrefour, le magazine de la TSR, nous fait revivre ses débuts.
Ce tunnel routier est celui de Chauderon, une construction infranchissable pour l’humain – dans quelque sens que ce soit – mais dans laquelle les voitures pénètrent comme dans du beurre et qui taillade impitoyablement une place qui aurait pu être belle.
Il faut dire que cela se passait à l’époque de la voiture triomphante et de la suppression des trams pour cause de perturbation de la circulation automobile qui était sur le point d’exploser pour cause d’Expo.
C’était l’époque, c’était une époque.
Mais les temps changent et à l’aube du grand chamboulement des transports publics qui porte le nom de code «Réseau PALM 2020», il est naturel de se poser la question du devenir de cette construction qui me semble être la plus grande en son genre à Lausanne.
En effet, à l’horizon 2020, aux heures de pointe, ce ne seront pas moins de 80 véhicules de transports publics qui emprunteront le Grand-Pont chaque heure. Il y a bien des chances que certaines d’entre-elles fassent arrêt sur le pont et il est certain que celui-ci sera fermé à la circulation automobile individuelle. Conséquence logique, la rue des Terreaux deviendra un cul-de-sac automobile et le tunnel sous Chauderon ne servira plus à grand-chose, sauf éventuellement au transit des bus.
Dans ces conditions, on peut bien se demander ce que deviendra cet énorme trou et s’il est possible de le recycler, en quoi et comment ?
Recycler un trou … pas simple !
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