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Crise laitiere

Publié le 21 septembre 2009 par Zelast

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Sur L'en dehors.


Ce qu’il faut savoir sur la crise laitière
Alors que le gouvernement tente de cristalliser l’attention du public, et des agriculteurs sur le prix du lait au mille litres, des manœuvres plus sournoises se cachent derrière la crise laitière nuisant en toute impunité aux agriculteurs et aux consommateurs.

Petit éclaircissement sur la situation du lait en France ou comment on manipule les consommateurs a qui les industriels arrivent à faire croire que c’est la faute du « Producteur » s’il paie très cher son litre de lait.



En effet, aujourd’hui le prix du lait payé au producteur est en partie fonction de sa qualité. Le lait est constitué de matières grasses (MG) et de matières protéiques (MP), Le lait doit correspondre à certains critères bactériologiques et sanitaires (nombre de germes…). En France, le lait « standard » est défini par une proportion de 38 grammes de matières grasses et 32 grammes de matières protéiques par litre (dit « lait 38 MG /32MP »).


Le prix du lait moyen est établi sur la base du « lait standard 38 MG/32MP » (en France). Les laits qui présentent des qualités supérieures avec plus de MG et/ou de MP sont payés plus cher. Ainsi, si le prix moyen annoncé est de 226 € la tonne en avril 2009. Le prix perçu peut être donc majoré de quelques euros par tonne, de quelques centimes par litre, par gramme de MG/ou MP supplémentaire.


Plus un lait est destiné à des fabrications à forte valeur ajoutée, plus il est payé cher.



Le rapport entre producteurs et acheteurs est disproportionné. Pour schématiser, le rapport peut aller jusqu’à 1 acheteur pour 10 000 producteurs. Mais ce seul déséquilibre est à lui seul insuffisant pour mesurer le vrai rapport de force entre producteurs et acheteurs, ou se mêle l’intimidation.


La collecte a lieu une fois tous les deux jours. L’industriel vient « relever » les « tanks » réfrigérés qu’il met à la disposition de l’éleveur et dont il est seul responsable du contrôle de la sonde qui sert à mesurer la quantité de lait via une société qui a seule l’agrément en France. Ca fait déjà beaucoup de responsabilités dans peu de « mains » avec peu voire aucune transparence…



Encore une particularité de la filière, les coopératives de collectes qui appartiennent quasiment toutes aux industriels, effectue un échantillonnage du lait qui va servir au paiement des producteurs à « l’‘aveugle », c'est-à-dire que le producteur n’est pas averti du jour ou le prélèvement est effectué par le chauffeur.


Ce protocole de prélèvement a été décidé par une commission « scientifique et technique » qui se compose de 16 membres dont les industriels, les coopératives de collectes « ce sont les mêmes », L’INRA, l’Etat, et sur seize sièges un seul pour les producteurs via la FNSEA représentant soit disant la filière. Pour info, la FNSEA c’est ce syndicat proche de Nicolas Sarkozy, qui lui-même est proche des industriels…


La filière est cloisonnée, et les agriculteurs sont pris au piège.


En France, ces même coopératives ont leur propre laboratoire « agréé » et donc effectuent aussi les analyses pour certains producteurs, analyses servant au paiement du lait !! Mieux : la facture est rédigée par l’industriel : en d’autres termes, le vendeur reçoit une facture établie par l’acheteur !


Les éleveurs doivent vendre leur lait, qui ne se conserve pas, et dans les faits tous les acheteurs de lait se connaissent et, s’ils sont concurrents, sont aussi soudés par une solidarité de métier. L’hypothèse est émise de « listes noires » contre des producteurs jugés indélicats ou forts en gueules.


Certains producteurs voient du jour au lendemain leurs analyses laitières changer et leur taux de germes exploser permettant au bout de trois analyses à la coopérative de ne plus collecter !!



Alors que des interprétations concernant le rapport sur le prix du lait viennent de paraître dans une presse vendue à la cause présidentielle, il serait bon que le consommateur s’émeuve du contenu exact de ce rapport et de ces conclusions qui ne vont pas dans le même sens que ce que l’on entend !!


Aujourd’hui les agriculteurs ne sont rien et les industriels peuvent se servir des médias pour diffuser une image propre sur eux, alors que les transformateurs sont des escrocs rajoutant dans votre lait pas mal d’eau et que le prix devient proche du prix de l’or sachant que dans un litre de demi écrémé on vous rajoute de la flotte on a enlevé la protéine et la matière grasse ainsi que les vitamines pour faire du beurre ou du fromage ! Et bien vous avez une belle merde dans laquelle on vous rajoute des vitamines artificielles puisqu’on vous a enlevé les « naturelles «



La DGCCRF (direction générale de la consommation et de la répression des fraudes) a alerté à de nombreuses reprises sur la qualité des laits de consommation.


En 2007, plusieurs échantillons se sont révélés non conformes ou « a suivre «.


Les analyses ont mis "principalement" en évidence des taux de matière grasse insuffisants. Mais des ajouts d'eau ont aussi été repérés.


Cette pratique de mouillage dans la fabrication du lait est admise par la charte de l'Institut professionnel du lait de consommation (Industriels). Mais cette charte n'a pas reçu l'aval de l'administration, souligne la Dgccrf , qui estime que ces adjonctions "doivent être considérées comme illicites".


Voila, j’espère que ces quelques éclaircissements feront prendre conscience à tous les consommateurs que le prix du lait au mille litre n’est pas tout, les éleveurs se font escroquer sur la qualité de leur lait dont les taux des analyses« varient » de manière énigmatique.


Que si le prix au mille litre est relevé, les industriels ont les moyens de regagner cette augmentation d’un autre côté via les analyses laitières.


Soutenons les éleveurs victimes des industriels en espérant qu’ils arriveront à négocier sur les quatre points suivants :


* Prix au mille litre


* Composition de la commission technique et scientifique


* Protocole d’échantillonnage


* Mise ne place par les producteurs indépendants d’un laboratoire dans leurs locaux qui leur permette d’effectuer des contrôles sur la qualité des laits lorsque un agriculteur s’interroge sur la véracité des taux qui lui sont payé.


Pour finir quelques mots sur cette fameuse « contractualisation » que les industriels aimeraient bien imposer et que le gouvernement semble sortir de son chapeau comme une l’issue qui s’impose.


« L’idée d’une contractualisation est celle d’une régulation privée, entre producteurs, regroupés en organisations de producteurs – OP – et acheteurs, avec des engagements de prix et de quantités. Des sortes de quotas professionnels à prix garantis. Mais privés. Une formule de contrats privés qui se substituerait au régime administré des quotas publics, régime perçu par les éleveurs français comme une sorte de contrat moral public.


L’intervention de la DGCCRF en 2008 auprès de l’interprofession laitière montre la grande vigilance des pouvoirs publics à l’égard du respect des règles de concurrence. Pourtant, en dépit de cette alarme sérieuse, il semble que la possibilité d’accords professionnels soit ouverte,dans les conditions fixées par l’article 81 du traité CE.


Article 81 du traité CE


Les règles de concurrence


Section 1


1. Sont compatibles avec le marché commun et interdits tous accords entre


entreprises, toutes décisions d’associations d’entreprises et toutes pratiques concertées,


et notamment ceux qui consistent à (…)


a) fixer de façon directe ou indirecte des prix d’achat ou de vente ou d’autres


conditions de transaction ;


b) limiter ou contrôler la production, les débouchés, le développement


technique ou les investissements,


2. Toutefois, les dispositions du paragraphe 1 peuvent être déclarées


inapplicables à toute pratique concertée ou catégorie de pratiques concertées qui


contribuent à améliorer la production ou la distribution des produits.


Aujourd’hui, les deux parties – producteurs / acheteurs – sont déséquilibrées. L’équilibre sera-t-il rendu meilleur par la contractualisation, fut-elle professionnelle et régionale ? D’ailleurs, qui a le plus intérêt à contractualiser ? Les producteurs qui peuvent avoir ainsi une visibilité des prix et des quantités. Certes. Mais sur des prix et des quantités négociées avec l’acheteur.


Aujourd’hui, la laiterie achète en pratique tout le lait porté par le producteur. Il utilise et transforme le lait pour ses propres produits finis, et gère les éventuels surplus comme il peut, en transformant le lait en poudre quand il y a un marché, voire en jetant le lait, comme c’est arrivé en début d’année chez un grand fabricant. Mais il va de soi que la contractualisation change les choses. L’acheteur ne s’engagera que sur la seule quantité qu’il estcertain d’écouler.


L’accord se fera donc sur une quantité minimale. Les prix seront peut–être un peu plus élevés mais sur des quantités, qui elles, seront réduites.


L’excédent restera « hors contrat », c’est-à–dire en réalité sans prix.


L’excédent serait alors acheté au « meilleur prix », c’est–à–dire, bien entendu au prix le plus bas. »


Extrait du RAPPORT D´INFORMATION faitau nom de la commission des Affaires européennes (1) sur le prix du lait dansles États membres de l’Union européenne, par Jean Bizet ,juin 2009


Soutenons les producteurs dans leur grève en signant la pétition :


http://www.petitionduweb.com/La_greve_du_lait-4151.html



Michèle



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