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Les salons du livre

Par Goliath @Cayla_Jerome

Moi rambouillet

Sur un salon, face à un visiteur qui hésite sur le stand d'un petit éditeur, devant le livre d'un auteur inconnu (non médiatisé) ; que peut-on dire pour convaincre ?

Il y a tous les discours du monde pour vanter un livre, bien des arguments pour tenter de séduire l'hypothétique acheteur et, bien souvent, le regard complice, l'individu s'en va "faire un tour avant de revenir"… Inutile de préciser que ce dernier met les voiles, vent dans le dos vers d'autres cieux, le regard haut vers l'horizon ! On en est quitte pour recommencer de séduire encore et encore, à écouter surtout, beaucoup.

 

Rambouillet 2009 014
 
Rambouillet 2009 010

Il y a des moments de rush ou le stand ne désemplit pas, ou il faut jongler entre dédicace et encaissement, répondre à l'un et convaincre en souriant à l'autre qui déjà regarde vers vous, le sourcil s'interrogeant… Il y a les moments de calme voisinant avec la grande solitude de celui qui attend sans savoir de quelle façon se tenir. Il y a les échanges avec les autres auteurs que l'on rencontre pour partager les expériences, nouer des amitiés et se refiler des tuyaux. Il y a toutes les minutes où l'on cherche à tuer le temps pour garder une contenance, ne pas sembler oublié des visiteurs. Puis il y a la personne qui est intéressée par l'un des ouvrages présentés, qui s'apprête à le régler en regardant distraitement un autre livre posé à côté, alors d'un mot, en emballant le bouquin on lâche sans faire attention : celui-ci m'a scotché ..!

C'est là que le miracle se fait, que s'envolent les discussions les plus persuasives quand la personne précise de lui ajouter ce petit livre qui vous a "scotché".

Ce livre, qui justement n'est pas de vous, que vous venez de vendre sans vous fouler alors qu'il a été si long de fourguer le vôtre !

On ne sait jamais d'avance ce qui fera marcher un livre, comme on ne sait pas ce qui le fera vendre ; il s'agit chaque fois d'un instant, d'une étincelle jaillissant de nulle part, d'un hasard de rencontre...

A propos de rencontre, beaucoup s'imaginent que les écrivains sont richissimes, sont surpris de savoir que l'on a un métier pour vivre et que l'écriture n'est qu'une passion, très loin de faire vivre…

Ben oui, il y a plus de nègres qui vivent de leur plume que d'écrivains… Non parce que les écrivains n'écrivent pas les livres qu'ils vendent, mais parce que bien des livres sont des "peoples" écrits par des nègres…

Avec les frais du transport, d'hôtellerie et de restauration, un salon coûte plus qu'il ne rapporte à un auteur ..! Un auteur qui en moyenne touche 8 % par livre alors que le libraire touche 30 à 50 %.

L'éditeur touchant à peu de chose prêt la même somme que ses auteurs…


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