Chronique d’un désastre annoncé

Publié le 20 septembre 2009 par Sectionpslyon5


L’hyper-présidence expliquée ou le petit lexique de la doctrine sarkozyste


Episode I : De l’empirisme comme principal mode de gouvernance

Voilà presque 5 siècles que Machiavel a écrit Le Prince, œuvre théorisant l’empirisme comme mode de gouvernance. Depuis 2 ans, notre pays vit cette approche politique au quotidien. Il apparaît aujourd’hui manifeste que le sarkozysme puise ses racines dans ce socle idéologique qui, ironie de l’histoire, est également celui du « matérialisme historique » de Marx. Existe-t-il un lien entre le soviétisme et le sarkozysme ? Assurément non. La France n’est pas encore un pays dirigé par un gouvernement de savants au-dessus des lois qu’il édicte pour le peuple, un pays, encadré par une police autoritaire et zélée, où « la rue n’a pas son mot à dire ». La France n’est pas encore ce pays où les libertés d’expression, d’opinion et de la presse. Elle n’est pas ce pays où un seul homme souffle le chaud et le froid. Non, Nicolas Sarkozy n’est pas Joseph Staline. Si on insulte le président, on ne finit pas sa vie au goulag. On va juste en prison pour un petit mois. Le culte du chef n’est pas encore une réalité française. Qui peut en douter ?

En 2 ans, force est de constater que Nicolas Sarkozy a su faire preuve de plus de virtù (capacité à s’adapter aux circonstances) que Staline. Libéral et capitaliste convaincu, notre président a réussi le grand écart idéologique, pour tenter de répondre à la crise financière, en proposant des solutions d’inspiration marxiste. C’est cela l’empirisme. C’est cette incapacité à conserver une ligne politique claire, cette absence de grand schéma pour un pays. C’est aussi cette faculté à réagir dans l’urgence, sans discernement, pour contenter l’opinion publique et au risque de créer de profonds déséquilibres dans la société (ex : les réformes récentes en matière de santé, d’éducation, etc.). L’homme politique empiriste, machiavélique par essence, fait sien tout problème particulier afin de l’ériger, pour son intérêt personnel, en problème de société. Là où l’homme politique efficace gardera la raison pour ne pas détruire le tissu social, l’homme politique empiriste réagira avec force et fracas afin de semer le doute et la division. L’homme politique empiriste divise la société, détruit l’identité commune, pour mieux régner et assurer son influence en se posant en sauveur. On fait trop souvent le lien entre Napoléon 1er et Nicolas Sarkozy. C’est une comparaison inepte tant Nicolas Sarkozy est proche, dans sa gouvernance, de Napoléon III. Et on sait tous comment le second empire a fini…

Kévin GARNERIN