Cet article a été tiré de l'éco-journal de l'ecam numéro 2 : Caravan Palace, la naissance de l'électro-swing
Caravan Palace - Dragons
En Octobre 2008, le premier album des Caravan Palace, un groupe français d'électro-swing, modestement intitulé « Caravan Palace », sortait, inondant de ses rythmes endiablés les oreilles des amateurs de jazz, d’électro, ou tout simplement des gens qui cherchaient une musique pour accompagner leur bonne humeur.
Le groupe est normalement composé de 5 musiciens... et une chanteuse !
D’un côté il y a le jazz, qui depuis les années 50 connait une période de « mélange des genres » : on voit apparaitre des styles tels que l’afro-jazz, l’acid-jazz, l’électro-jazz, le rock-jazz ou encore le world-jazz. La variante qui nous intéresse aujourd’hui est tout autre : il s’agit du jazz-manouche. Je veux parler de ces rythmes entrainants, initiés par le fabuleux Django Reinhardt (et toute sa petite famille, qui ont d'ailleurs influencé le groupe) aux alentours des années 50, qui mélangent généralement deux guitares acoustiques, une contrebasse et un violon, mais qui font aussi parfois intervenir saxophone, piano, trompette…
De l’autre, il y a l’électro, musique nouvelle née aux alentours des années 50, mais dont on attribut les débuts à la new-wave des années 80 avec le groupe Kraftwerk. Depuis quelques années, beaucoup d’artistes électro mélangent leur genre à d’autres styles, et c’est ainsi que furent créés des groupes comme Saint Germain (électro-jazz), Gotan Project (électro-tango) ou encore… Caravan Palace, qui est qualifié d’électro-swing, ce qui n’est pas forcément très parlant. Aussi, on peut dire que leur style est l’électro-jazz-manouche.
Leur premier album en octobre 2008 : un succès !
Parlons un peu de leur album. D’après moi, celui-ci pourrait être décomposé en deux parties : les morceaux très entrainants, et les morceaux plus lents. Est-ce réfléchis ? L’album est composé à environ 50-50 de ces deux types ! Après insertion du CD dans votre chaine, le premier morceau, Dragons, vous saute aux oreilles, traverse vos tympans, se répand dans vos jambes, et s’empare de vous comme la légendaire tarentelle. S’en suivent deux morceaux totalement décalés. L’un, Scat-Scat, est un scat (improvisation voix) électronique soutenu par un accompagnement langoureux et très rythmé. L’autre, Ended with the night, nous évoque bizarrement une ballade dans Paris au levé du jour. Arrive, enfin, le plus grand succès du groupe, Jolie Coquine.
Caravan Palace - Jolie Coquine
C’est l’explosion : après une entrée crescendo avec violon, puis guitare, puis voix, arrivent la contrebasse et la rythmique. Le tempo est rapide, pas une seconde de répis pendant les 3’45 du morceau. On ne comprend pas ce que la chanteuse raconte, mais on s’en fout, tout ce qu’on veut c’est se laisser entrainer sur les vagues de ce swing déchirant.
Et la suite de l’album est la même, une alternance de morceaux lents et entrainants, chacun faisant ressortir le suivant de manière encore plus marquée. Le tout se termine par La Caravane, possédant un refrain bien adapté au groupe.
Caravan Palace - Je m'amuse
J’ai trouvé que l’intégralité du CD était un régal, je ne me lasse toujours pas de l’écouter en boucle, après six mois ! Au final on aura entendu des influences très diverses à travers ces musiques, mais ce que l’on retient vraiment, c’est la bonne humeur et la pêche qu’elles transmettent. Un bon moyen de le voir : regarde le "faux" clip de Jolie Coquine, sous Youtube, qui est en réalité le clip de Fatboy Slim - Weapons of choice, remixé avec la musique des Caravan Palace.
Par ici