L'ancien Premier Ministre s'engage dans une course qui met en présence 4 types de compétiteurs. Si nous étions aux Etats-Unis, ce pourrait être Watergate. Sous la IVème République, le procès qui débute aujourd'hui pouvait ouvrir une crise politique ou même une crise de régime. Mais la France n'est ni les Etats-Unis ni un régime politique exposé aux secousses politiques. Plus grave encore probablement, l'opinion agite son droit à l'indifférence. Jour après jour, elle a gagné son indépendance face aux affaires qui défilent. Aujourd'hui, elle se comporte en opinion blasée de ces conflits des puissants qu'elle ne comprend pas et qui ne peuvent affecter son quotidien difficile. Cette opinion ne se rebelle pas. Ce n'est pas nécessairement une attitude d'opinion adulte qui attendrait mais davantage celle d'une opinion qui préfère geindre et rester à l'écart. C'est un match à 4 qui s'ouvre. Le premier rôle est tenu par Dominique de Villepin qui s'attend à voir son innocence reconnue. Le second rôle est occupé par le Chef de l'Etat qui extériorise à cette occasion toute la pénibilité du parcours qui fut le sien pour accéder à l'Elysée. Le troisième rôle est celui de la justice. Parviendra-t-elle à faire vivre une réalité de disjonction dans un dossier aussi délicat ? Le juge est au sein d'une administration qui obéit à des hiérarchies. Jusqu'où peut aller en réalité ce lien entre l'administration qui gère dans le cadre d'orientations politiques et cette partie d'administration qui juge ? Enfin, le quatrième rôle est la place de l'inconnue. L'heure judiciaire n'est pas l'heure politique. Les procédures changent. Les risques augmentent. Il y a peut-être un témoin ou un accusé, inconnu à ce jour du grand public, qui va "changer la donne". Cette présentation montre que la rivalité binaire actuelle peut rapidement s'estomper pour laisser place à d'autres mises en question. C'est le début d'un match à 4.