Margaret Atwood invente une secte écologique pour avertir...

Les romans de Margaret Atwood font partie des petites perles attendues par le public - et ce n'est pas parce que notre dernière chronique d'un de ses livres s'est achevée par un fiasco que l'on n'a pas conscience de la valeur de l'auteure. Avec The Year of the Flood, Margaret bascule dans un nouveau décor post-apocalyptique, option pandémie qui a dévasté la planète sous le coup d'une sorte de secte écologique.
« Tous les saints sont choisis pour des motifs qui ont trait avec leur sainte interaction avec le monde naturel », estime la romancière. D'ailleurs, exemple parmi d'autres, Saint-François-d'Assise expliquait que nous ne sommes pas les propriétaires de la Terre, mais ses jardiniers. Alors...
Et ces Jardiniers de Dieu seront l'essence du livre : des végétariens intégristes qui ont fondé tout leur culte sur la protection de la création. Deux femmes et un homme, qui seront les narrateurs de ce texte. Ils raconteront les dix années passées, et l'ensemble des événements qui ont conduit à cette situation post-apocalyptique.
Mais pour Atwood, l'histoire d'une théologie verte est déjà présente dans certains passages de la Bible. Et aujourd'hui encore, plusieurs acteurs du catholicisme, comme l'archevêque Tutu et d'autres prêchent un respect écologique de la nature. Pour autant, elle ne revendique pas l'écriture d'un thriller écologique à tendance alarmiste : les thèmes lui sont chers, mais ne surfent pas sur d'actuels faits de société assure-t-elle.
Elle espère bien que son ouvrage incitera quelques politiciens à repenser leur position et à affirmer une nouvelle orientation sur les questions écologiques. « Je pense que tout livre agit ainsi, ce n'est pas le futur, pas non plus un cri d'alarme : c'est un schéma directeur. » Souhaitons-nous le vivre, voilà la question.