Un Tout Petit Monde

C’est un tout petit monde… c’est la réflexion que je me suis faite en voyant cette photo de Garance Doré lundi dernier : la fashion editor qui prend en photo la blogueuse. Elle illustre bien les bases sur lesquelles fonctionne l’industrie de la mode, une influence mutuelle, une grande interdépendance des acteurs. Giovanna Battaglia est l’exemple d’une presse à la fois analyste et prescriptrice puisqu’elle a travaillé pour Dolce & Gabbana et elle est aujourd’hui fashion editor de L’Uomo Vogue. Elle porte ici un sac Sara Battaglia et des escarpins Alaïa, détails relayés sur les blogs à l’exemple de Jak&Jil et dans la presse.

Suzy Menkes est l’incarnation de cette fonction de prescription. Fashion editor de l’International Herald Tribune, elle est respectée dans la profession pour son regard aiguisé et ses analyses fines. Elle a une vision globale de la mode, dont elle saisit les aspects créatifs, techniques et stratégiques.

Lorsqu’elle rencontre des exposants d’Esthetica lors de la Fashion Week londonienne, Suzy Menkes se montre attentive aux exposants comme Orsola de Castro qui présentent leurs marques durables, avec une visée esthétique et écologique. Comme Sally Singer de Vogue US qui défend la philosophie “buy less, but buy better”, l’appui de Suzy Menkes à cette tendance de niche place sous les feux des projecteurs des créateurs porteurs d’idéaux et de valeurs.

Chaque saison les fashion weeks apportent leur lot de frivolité et de luxe et j’aime beaucoup observer comment se fait le renouvellement dans la continuité. Le monde de la mode se regarde et reconnaît les nouveautés dans un contexte incertain où les budgets sont serrés et la communication doit se réinventer. C’est là que les initiatives des marques éthiques ont toute leur importance. Recyclage et RSE ne sont plus des concepts étrangers mais des contraintes nouvelles, pleines de sens, qui s’ajoutent aux contraintes techniques et commerciales existantes.