Voilà un titre qui me donnait envie.
Voilà un réalisateur qui me donnait envie.
Voilà une Chiara Mastroianni qui me donnait envie.
J’ai chanté avec Christophe Honoré, mais je ne danserai pas avec lui.
En effet, ayant adoré Les chansons d’amour, magistral renouvellement de la comédie musicale, son petit dernier décrit comme un règlement de compte familial à la Desplechin (Un conte de noël) et une Chiara Mastroianni annoncée brillante, Non ma fille tu n'iras pas danser était un passage obligé pour la p’tite Orange Méca.
Je l’ai vu à sa sortie, mais il a fallu plus d'une semaine pour vous en parler ; je ne savais si j'avais aimé ou non…
La complexité du personnage de Léna (Chiara), venant de quitter son mari et affrontant sa famille face à son choix de vie, ne suffit pas à faire le seul intérêt de l’histoire.
J’ai une expression que j’aime citer, mais sur ce blog je me contiendrai pour ne pas être grossière. Je vous donne donc sa version édulcorée ; cette histoire est « une tempête dans un verre d’eau ». Le clou de l'ennuie, interlude de 15 min sur une légende bretonne ! Troooooop longue ! Censée expliquait le titre et le personnage de Léna.
Je suis tout simplement lassée par ce type de cinéma d'auteur. Ou plutôt je les préfère avec des dialogues plus savoureux et des personnages plus travaillés.
Le Desplechin était merveilleux.
Truffaut, Sautet, Chabrol, Resnais, Demy, Tavernier... Je suis une petite chanceuse, j'ai grandi avec eux. (Parfois obligée, je fais référence à Rohmer ou Godard). A l’adolescence, où on commence à vouloir affirmer ses choix et ses appartenances, je revendiquais mon goût pour le cinéma made in France. (Tout en me délectant devant des comédies romantiques américaines of course...).
Je me suis rendue compte plus tard en étoffant ma culture, que d'autres cinémas excellaient dans des genres où les français pêchaient.
J'ai malheureusement comme une impression, une généralité qui s'installe dans mon esprit . Nous avons le choix entre les comédies populaires et une certaine « masturbation » intellectuelle. Rares sont ceux qui créent la surprise. (Il y en a bien sûr, de Guillaume Canet à Philippe Lioret en passant par Jean-Pierre Jeunet).
Voilà où je voulais en venir.
J'ai entendu récemment quelques critiques (isolées je vous rassure) d'Un Prophète ; Audiard serait fasciné par le cinéma américain (si si j’ai entendu ça).
Et quand bien même... Nous reprochions aux cinéastes français de ne pas savoir faire des polars sociaux ou politiques. Quand un y arrive, on met le doigt dans son oeuvre sur des soit-disant clichés inspirés des Scorsese, lui demandant de revenir au bercail !
Je dirais au contraire qu'Audiard se détache, apporte un nouveau souffle, décomplexe de la pesante filiation de la Nouvelle Vague.
Je finirai justement sur un exemple de bonne surprise, avec une comédie dramatique épousant le rythme d'un cinéma populaire, tout en imposant finesse et sobriété dans l'émotion. Première diffusion mercredi soir sur Canal + du Premier jour du reste de ta vie.
Si vous ne l'avez pas encore vu, chanceux seront les abonnés de la chaîne cryptée, pour les autres, ce film est déjà sorti en DVD il y a quelques semaines.
Cerise sur le gâteau : une BO impeccable, illustrant parfaitement les époques traversées par cette famille, en nous laissant nostalgique.