Le 22 aout, Adrien Zeller, président de la Région Alsace nous a quitté. Cette disparition a été l’occasion de vibrants hommages tant au plan régional, national et européen tant il a œuvré pour le rapprochement entre la France et l’Allemagne et la construction européenne. Démocrate-Chrétien, il a été le chantre d’un certain humanisme rhénan basé sur le respect de l’autre, une préoccupation du sort des démunis (il a expérimenté à Saverne dés 1984, un revenu minimum d’existence). Il a fort de ses valeurs défendu l’idée que l’économie est au service du développement de l’homme.
C’était un partisan infatigable du rapprochement entre les peuples français et allemand. Président d’une région qui a payé un lourd tribu à la folie collective qui a frappé l’Europe de 1914 à 1945, il n’a eu de cesse de soutenir toutes les initiatives destinées à aller au-delà des idées reçues et à construire un avenir commun. Il a été ainsi un promoteur passionné de la création d’une région métropolitaine du Rhin-Supérieur et d’organismes de coopération tels que la conférence des universités du Rhin supérieur. Persuadé que la science et l’innovation étaient des moteurs de la construction d’un espace de travail commun allant du nord de la Suisse à l’Allemagne, il a été un des créateurs du cluster Biovalley dans le domaine des biotechnologies et des sciences de la santé.
C’était un véritable européen. Il était persuadé que c’était par l’Europe que l’on pourrait construire un monde plus solidaire et plus prospère. Il avait mis ses convictions en accord avec ses actes. Il avait rejoint la commission européenne entre 1969 à 1973 en tant qu’administrateur principal de la commission européenne et après son entrée en politique, il a souvent fait référence à cette expérience. Il a été un pionnier dans la régionalisation de la gestion des fonds structurels qui ont été et sont utilisés pour soutenir des projets dans le domaine de la formation, de l’urbanisme et de la recherche et de l’innovation.
Il nous a montré que l’Europe n’était pas une construction chimérique mais finalement uniquement ce que nous citoyens en ferons.
Jean Jacques Bernardini