Rock et musée, l'association peut faire des étincelles. Il n'y a qu'à demander à Adam Green qui partageait l'affiche, vendredi dernier à Beaubourg, d'une programmation Stage of the Art au côté de l'ex-Libertines et Dirty Pretty Things, Carl Barat et du dessinateur David West. Sans doute inspiré par le lieu et un état de santé légèrement fragilisé, l'américain transforma son show en étrange performance bondage à l'aide d'un rouleau de scotch, du public et des instruments qu'il avait à sa disposition.
Adam Green - Broadcast Beach + Drugs :
La soirée avait pourtant commencé calmement avec la voix somptueuse – entre Alela Diane et Beth Gibbons - de l'Américaine Laura Gibson posée sur des morceaux folks un poil trop conventionnels à notre goût. « C'est quoi cette merde ? Je m'endors », s'est d'ailleurs permis de commenter ma jeune voisine de droite.
Carl Barat & Adam Green : Blood Thirsty Bastards :
Derrière entrent Adam Green et son groupe (clavier, basse, guitare, batterie) qui attaquent quelques morceaux plutôt rock tirés de la discographie de l'américain avant de laisser le chanteur seul sur scène avec sa guitare acoustique. Là, Adam Green fait la démonstration qu'il est un des plus brillants auteurs-compositeurs de sa génération, capable de faire naître des émotions à travers l'histoire d'un cracker, de faire vivre ses personnages par la simple force de sa voix grave.
Carl Barat - Music When the Lights Go Out :
Romantisme destructeur
Même sur « Blood Thirsty Bastard » partagé avec Carl Barat, sa présence prend le dessus. La chanson est pourtant des Dirty Pretty Things. Alternant une poignée de nouvelles compositions et quelques titres des Libertines (« Music when the lights go out », « Time for Heroes ») et des Dirty Pretty Things, le set du Britannique ensuite se démarque par ce romantisme jamais niais teinté d'une légère couche d'électricité. Sans doute pas l'inspiration de son comparse Pete mais toujours la classe. Malheureusement, quelques problèmes techniques gâcheront un peu la fête avant le retour d'Adam Green pour un deuxième set.
Adam Green - Novotel + scotch :
C'est alors que commence le show de l'Américain. Adam Green fait venir un ami et une spectatrice dans la salle pour leur scotcher les mains puis les jambes. Il s'en prendra ensuite à ses chaussures, à la scène, avant d'accrocher sa guitare au micro et de la détruire au sol. Entretemps, lui reprend les chansons de son répertoire demandées par le public (« Novotel », « Tropical Island »...). L'art total. Le tout se termine en groupe avec Carl Barat et notamment un « What a waster » qui ne pouvait pas mieux tomber. Belle création.
Adam Green casse sa guitare :
KidB
Adam Green & Carl Barat - What A Waster :