Jeffrey Sachs (The Crisis of Public Management, Scientific American, octobre 2009) observe que, loin d’avoir amélioré les services de l’état américain, les avoir confiés au privé a eu un effet désastreux :
- Le privé a pris en main la réglementation du secteur financier, avec les conséquences que l’on sait. La puissance des assurances privées et des fournisseurs de l'armée a produit une inflation massive des coûts de santé et militaires.
- Plus de capacité de planification. « La planification a été remplacée par le lobbying et des arrangements entre membres du Congrès qui sont opaques pour le public ».
- Pénurie de fonctionnaires compétents.
- Incapacité à mettre en œuvre les politiques à long terme de transformation de pans entiers de la société (santé, énergie), politiques qui font intervenir un grand nombre d’acteurs, à la fois publics et privés, que seul l’état peut coordonner, et pour lesquelles il joue aussi un rôle clé (recherche et développement, réglementation, accès des pauvres).
Autrement dit la société américaine est en face d’énormes changements. Or, comme pour les guerres, trouver la direction dans laquelle aller et mettre en oeuvre le plan qui en résulte, demande une infrastructure qui ne peut être que l'état.
Mais après des décennies de lavage de cerveau anti-état, sa reconstruction s’annonce un changement vraiment délicat. (Barack Obama paralysé ?)