En 2006, après avoir mit en scène le meilleur film Harry Potter (Le Prisonnier d’Askaban), Alfonso Cuaron change de registre pour nous offrir Les Fils de l’Homme. Un film d’anticipation coup de poing qui mérite sa place dans les films cultes.
Dès le début le spectateur est plongé dans le film. A la fois par ces images d’un futur en décrépitude que nous offre Alfonso Cuaron mais aussi par sa manière de filmer. Tout le long du film, caméra à l’épaule, il suit Clive Owen, souvent à travers de longs plans séquence, nous plongeant ainsi au coeur de l’action. On retiendra d’ailleurs à ce titre 3 séquences coup de poing : l’attaque de la voiture, l’accouchement en direct et la fuite dans les rues en pleine insurrection du camp de réfugiés. Ces séquences sont d’une maitrise incroyable et il est étonnant que le réalisateur n’ai pas eu un oscar pour ce travail.
On saluera également les prestations des acteurs. Clive Owen tout d’abord qui est impeccable dans le rôle de héros malgré lui, qui accompagnera la jeune Kee jusqu’au bout. Son alchimie avec Julianne Moore est excellente, on imagine leur histoire passée, leur joie et leur souffrance commune. Julianne Moore d’ailleurs n’apparait finalement que peu de temps à l’écran mais sa présence et son départ sont vraiment un choc. La révélation du film, c’est Clare-Hope Ashitey, qui a la lourde responsabilité de mettre au monde l’espoir de l’humanité.
Ajoutez à cela une BO discrète mais en parfaite accord avec le film, images et ambiances classiques ou rock anglais psychédélique (King Crimson, Rolling Stones, John Lennon). On notera d’ailleurs la référence à la pochette de Animals des Pink Floyd.
Malgré cette histoire prenante, cette mise en scène aussi intense que poignante et ces autres atouts, le film a été un échec au box-office (sûrement dû à un mauvais marketing des producteurs : mauvaise date de sortie, manque de communication flagrant). Mais les critiques et spectateur qui l’ont vu ont bien reconnu là un grand film d’anticipation.