Magazine Culture
Il est un air pour qui je donneraisTout Rossini, tout Mozart et tout Weber,Un air très vieux, languissant et funèbre,Qui pour moi seul a des charmes secrets.(=Wèbre)
Or, chaque fois que je viens à l'entendre,De deux cents ans mon âme rajeunit :C'est sous Louis treize; et je crois voir s'étendreUn coteau vert, que le couchant jaunit,Puis un château de brique à coins de pierre,Château de MortefontaineAux vitraux teints de rougeâtres couleurs,Ceint de grands parcs, avec une rivière,Baignant ses pieds, qui coule entre des fleurs;Puis une dame, à sa haute fenêtre,Blonde aux yeux noirs, en ses habits anciens,Que, dans une autre existence peut-être,J'ai déjà vue... - et dont je me souviens !Fantaisie de Gérard de Nerval (1802-1855)
Ce poème s'inscrit dans le cadre des "Dimanches poétiques". Si vous voulez connaître la liste des participants qui s'allonge de semaine en semaine et peut-être nous rejoindre, c'est ici!