Depuis quelques années, Luck Mervil semble prendre un malin plaisir à faire des déclarations chocs.
J’ai été surpris à plusieurs occasions par ses différentes prises de positions. Suite à l’histoire du manifeste du FLQ, j’ai fait une petite recherche assez intéressante. Voici une liste de différentes déclarations passées de Luck Mervil :
Tout d’abord, il n’a pas été seulement le lecteur du manifeste du FLQ lors du Moulin à Parole qui aura finalement attiré 1500 personnes selon l’un des organisateurs Pierre Laval-Pineault et légèrement un peu plus d’un millier selon le journal Le Devoir.
Il s’est permis de déformer la réalité en affirmant que «C’était le manifeste de travailleurs en colère qui en avaient assez de se faire manger la laine sur le dos, qui en avaient assez que ce soit toujours les mêmes personnes qui profitent des richesses. Cependant, dès qu’il y a eu les bombes, dès qu’il y a eu mort d’homme, ces gens qui avaient applaudi ont dit non, car, ici, on fait des révolutions tranquilles, on ne tue pas les gens».
Le FLQ a commencé à installer et à faire exploser des dizaines de bombes en 1963, comme le confirme le site de l’historique du Front de libération du Québec. J’ai bien de la misère à comprendre comment Luck Mervil peut affirmer que des travailleurs applaudissaient le manifeste du FLQ et qu’ils se sont tus dès qu’il y a eu les bombes alors qu’elles ont commencées à exploser sept ans plus tôt.
De plus, la simple lecture de ce texte ne fut pas assez pour lui puisqu’il a en rajouté la veille en déclarant qu’il n’hésiterait pas à lire un texte d’Adolf Hitler en Allemagne ou un document du Ku Klux Klan aux Etats-Unis.
Remontons un peu dans le passé et rappelons-nous qu’il a refusé l’invitation de Michaëlle Jean lors de la cérémonie d’assermentation de la première gouverneure générale canadienne d’origine haïtienne. Il s’explique en affirmant : «Eux voulaient que je performe aussi. Je leur ai dit « Je peux être là, mais je ne veux pas nécessairement performer.’’» Il se permettra quand même de dire que Michaëlle Jean est son amie!
Il est surprenant de constater qu’il refuse l’invitation d’une amie pour un événement aussi important alors quand 1997 il a participé à la Fête du Canada à Ottawa, comme la biographie de son propre site nous le rappelle.
Autre exemple de double discours de sa part, en juin 2003, il est nommé le porte-parole des célébrations de la Fête nationale. Il est honoré et déclare : «On a un grand pas de fait au Québec à cet égard [le racisme]. En visitant le Québec ce dernier mois, on m’a dit à plusieurs reprises que j’étais un exemple pour les enfants. Cela aurait été impossible il n’y a pas si longtemps.»
Dans le même sujet, Luck Mervil est invité à l’émission Tout le monde en parle en octobre 2005 pour réagir aux commentaires du doc Mailloux qui affirme qu’il existe des études sur le «quotient intellectuel plus faible des Noirs». Luck Mervil le traitera à cette occasion d’«idiot de con» et il affirmera «parfois je suis menacé au gun» parce qu’il serait noir. Par contre, il semble que Luck Mervil n’est pas porté plainte à la police par la suite.
En parlant de politique, en mars 2006, Luck Mervil est invité à écrire la Dictée des Amériques, il en profite pour donner son opinion sur le monde de l’éducation. «Quand tu veux qu’un peuple reste dépendant, il faut l’abrutir.», en plus d’ajouter qu’ «Eux [les libéraux], ils ont triché. Ils sont au pouvoir et ils frappent là où ça fait mal. On devient des Américains.»
Il n’aura pas égratigné seulement le PLQ, puisque suite à sa nomination à titre de Patriote de l’année par la Société Saint-Jean-Baptiste il contestera publique le leadership de Bernard Landry alors premier ministre désigné et chef du PQ. «Je ne pense pas que M. Landry soit au diapason de ce qui se passe au Québec».
Pour lui, le leader que le PQ avait besoin c’était André Boisclair, un homme qui avouera par la suite avoir consommé de la cocaïne en même temps qu’il était ministre : «Même M. Landry serait d’accord avec moi, M. Boisclair est capable de parler avec sincérité. À l’Immigration comme à l’Environnement, il a fait un travail important. Il a toujours su comprendre ce qui se passait dans la population» affirmera Luck Mervil.
En juin 2008, à l’approche de l’élection américaine de l’an dernier, il déclare que «Barack Obama est en ce moment l’homme le plus dangereux des Etats-Unis, s’il reçoit une balle, ce sera la guerre civile». La présidence de Barak Obama n’a toujours pas été marquée par une tentative de meurtre mais plutôt par la chute de ses appuis populaire à moins de 50 %.
Au même moment, Luck Mervil nous offrira une autre sortie dont il a le secret lors du défilé militaire, plus de 2000 civils et militaires y participeront, pour commémorer le 400e anniversaire de la ville de Québec. «Ce défilé est un affront. Les Québécois sont contre la guerre que mène l’armée canadienne en Afghanistan. Ce n’est pas notre guerre», affirmera Luck Mervil.
De plus, pour expliquer le support de la population de la région de Québec à la présence de l’armée en Afghanistan, il ajoutera «C’est comme aux États-Unis : ce sont les moins bien nantis qui vont dans l’armée. Ils y vont pour avoir une job. C’est par obligation et non par choix.». À ce jour, aucune preuve n’a été présentée pour démontrer que les gens qui choisissent de faire carrière dans l’armée canadienne sont incapables de se trouver un emploi ailleurs.
L’événement de la mi-août de Montréal-Nord lui permettra aussi de faire connaître ses diverses opinions. Suite à la fin tragique de cet événement, Luck Mervil y est allé de ses explications : «C’est inacceptable, c’est dégueulasse, ce qui est arrivé, mais il y a eu une étincelle à tout ça…». Il voulait probablement parler de la résistance de Dany Villanueva à son arrestation ou à la présence de Freddy à moins de 6 pouces du revolver du policier Jean-Loup Lapointe.
En août dernier, lors du Hoodstock, organisé pour célébrer le 1er anniversaire de la mort de Freddy Villanueva, il récidive en déclarant que le spectacle est «une étincelle pour souder la population». Avec seulement une centaine de spectateurs, ce spectacle aura obtenu une couverture médiatique bien supérieure à l’intérêt que la population de Montréal-Nord lui aura accordé.
Finalement, il démontrera une attitude fort différente à ses précédentes déclarations lors de la première de l’émission Le 3950 à TV5 en octobre 2007. Dans le rôle de l’animateur, Luck Mervil ne trouvera pas la force d’imposer ses propres règles aux six invités alors que l’émission est tournée dans sa propre salle à manger.
Rappelons-nous, que lui et ses cinq invités (Me Julius Grey et sa femme avocate Lynne Casgrain, la nièce de Thérèse Casgrain, le député-curé Raymond Gravel, le chef autochtone Max Gros-Louis et un sikh québécois de souche nommé Shabad Saroop Singh Khalsa) ont dû aller dans la cuisine pour boire du vin au lieu d’affronter l’Iman Saïd Jaziri qui a déclaré en ouverture de repas qu’il ne peut, pour des raisons religieuses, se trouver dans une pièce où l’on boit de l’alcool.
L’émission sera commenté par plusieurs comme un accommodement déraisonnable. Michel Vastel et Joseph Facal parleront de dîner de cons, Louise Cousineau parlera d’accommodements capiteux (ce qui signifie un accommodement qui donne mal à la tête).
Il m’a prouvé cette impression en fin de semaine alors qu’il était présent à l’émission La Joute à Télé-Québec. Dans le débat concernant la loi sur le bruit qui a été adopté à Granby, il commence par dire que l’on doit faire confiance au bon sens des gens, mais il finira par déclarer qu ‘il n’est pas contre une loi pour régir le bruit.
Luck Mervil a publié un livre l’an dernier qui dit que sa race est la meilleure. Il l’a décrit comme «entière, bruyante, intolérante, érudite et ignorante, puissante et faible, grandiose et destructive», une belle démonstration de sa capacité de dire encore une fois une chose et son controverse.
Je trouve que Luck Mervil devrait un peu plus réfléchir avant de faire ses prochaines déclarations. À force de se contredire, il perd de la crédibilité un peu plus à chaque occasion.
Bien qu’il soit très présent médiatiquement on peut noter qu’il est loin d’attirer les foules lors des différents événements rattachés à sa présence. Par exemple, en août à Montréal-Nord, il n’y avait qu’une centaine de spectateurs, à Québec le 3 juillet 2008, seulement 200 manifestants l’écoutaient.
Évidemment comme un peu tout le monde, je ne suis pas toujours d’accord avec lui puisqu’il se contredit lui-même. Son manque de détermination lors de la première de l’émission Le 3950 me laisse croire qu’il est meilleur pour parler que pour agir.
Comme mon père me le disait quand j’étais plus jeune, un chien qui aboie, mord pas fort. Et avant que l’on m’accuse de traiter Luck Mervil de chien, j’ai trouvé une autre expression qui dit Ce n’est pas celui qui crie qui est le plus fort.
Elle déclare : « Il ne faut pas renier le manifeste. Qu’on soit d’accord ou non, notre société l’a porté et il a existé. Il fait partie de notre identité. »
Certains anglophones pourraient déclarer exactement la même chose concernant le rapport Durham écrit au lendemain de la rébellion des Patriotes.
Dans les deux cas, on peut dire que ce genre de déclaration favorise beaucoup plus la discorde que l’union des citoyens pour le bien commun.
Article préalablement publié sur le blogue Montréalais d’origine.
___________________________________ Politicoblogue.com \ Parce que la politique est partout!
Luck Mervil et ses multiples déclarations incendiaires