District 9 est sans conteste LE film à voir pour cette rentrée.
Un mélange des genres et une originalité qui méritent de faire date dans l’histoire de la SF. Plusieurs mythes sont mis au caniveau et en premier lieu celui des aliens envahisseurs. Ici, les « crevettes » comme on les surnomme sont des réfugiés mis à l’écart dans des bidonvilles et cibles de la population indignée par les dépenses occasionnées. Le film a un discours cynique extraordinaire, aussi entend on dans les premières minutes du film : « bizarrement, le vaisseau ne s’est pas arrêté au dessus de Washington ou de New York, mais ici à Johannesburg ». Le scénariste se plait à casser les codes classiques de la SF, l’apartheid anti alien en filigrane tout au long du film justifie à lui seul le déplacement.
Ci ce n’était que cela, « District 9 » serait un bon petit film sans plus, mais là encore coup de génie du réalisateur utilisant la narration d’un documentaire : nombreuses interview de quidam reflétant le nombrilisme de la pensée humaine jusqu’à l’analyse froide et détachée de différents experts. Les références fusent, on voit la propagande de « Starship troopers », la puissance de « La guerre des mondes », l'armement de "Mars Attack" la métamorphose « D’au delà du réel ».
Hélas le film se soumet à la tyrannie du marché des films d’actions, « Iron Man » n’est pas loin, « Il faut sauver le soldat Ryan » non plus. Il aurait fallut pour faire de District 9 un pur chez d’œuvre soit conserver l’aspect intellectuel que le contexte (fantastiquement trouvé, insistons) offre, soit oser basculer complètement dans le « Tarantinesque » les (trop) rares incursions dans cet univers, notamment l’inculpation du héros pour relation sexuelle prolongée avec un alien, étant savoureuses.
Passons là-dessus ainsi que sur certains personnages bien trop caricaturaux pour ne retenir que l’essentiel : District 9, à la manière de « Bienvenue à Gattaca », repousse les limites de ce qu’un film de Science Fiction est capable de transmettre.
Mo²…