Culture nucléaire

Publié le 19 septembre 2009 par Mtislav
 

J'ai eu beau chercher sur le site du ministère de la Culture, à l'occasion des journées du patrimoine, il semble difficile d'accéder à l'information. Il a été question de proposer la visiter du chantier de l'EPR de Flamanville dans la Manche. Une centrale nucléaire donc, ce qui a en a fait bondir quelques uns. "Le seul patrimoine que l'industrie nucléaire laissera à nos enfants et aux générations futures est celui-ci : des centrales radioactives à démanteler et des tonnes de déchets radioactifs pendant des dizaines de milliers d'années." C'est un passage de la lettre adressée par un collectif d'association* au ministre de la Culture.

On pourra effectivement visiter le musée "A la Recherche du temps perdu" à Bricquebec ou la maison de la pomme et de la poire à Barenton mais cela semble difficile d'aller voir la centrale. Est-ce que le ministère a choisi de faire marche arrière ?
Je me souviens d'avoir visité il y a pas mal d'années au Château d'Eau à Toulouse, haut lieu de la photographie, une expo consacrée à Bernd et Hilla Becher , grâce à laquelle j'avais pu découvrir le terme de "patrimoine industriel" par l'intermédiares de ces séries en noir et blanc, du même format 30 x 40, représentant une série de châteaux d'eau, puits de mine et autres installations industrielles .
Les photographes de notre époque plantent leur centrale dans la neige, peut-être en songeant à un prochain hiver nucléaire. Ils ironisent sur cette affiche de "Sept vies" au-devant de quatre tours de refroidissements, résultat savant de la multiplication de la demi-vie de l'isotope par celle d'un chat à neuf queues. Ils nous offrent pour avenir un ciel très noir, manière de remettre en question l'idée que le nucléaire permet de combattre l'effet de serre, de suggérer qu'il est est très coûteux en énergie de construire, de démanteler et de stocker les déchets...

Le temps vient de se débarrasser de ces jolies tours. On espère que les seules ruines qu'il y aura à visiter prochainement seront celles-là et qu'il y aura encore du public et pas seulement du patrimoine.

Pour ceux qui disposent d'un bon coup de pédale, signalons une manifestation début octobre à Colmar. C'est peut-être moche aux yeux de certains les éoliennes mais après une bonne tempête, elle sont déjà par terre.
*Les collectifs STOP-EPR et STOP-THT, les ONG, syndicats et partis politiques (Agir pour l'environnement, ATTAC, Cap21, Greenpeace, Les Amis de la Terre, Les Verts, NPA, Parti de Gauche, les Alternatifs, Solidaires, Réseau Sortir du nucléaire et UTOPIA)
photos : 
1 / Pré enneigé devant la centrale nucléaire de Cattenom
2 et 3 / Centrale de Cattenom également
4 / Destruction de la centrale Trojan (Oregon).