Je cite le texte de professeurs, suite à cet emballement médiatique autour de la tenue des élèves… ! Le vrai débat, n’est-il pas à côté… ? Il est dangereux de faire d’un ‘ fait divers ‘ , un enjeu de société. Les médias nous manipulent-elles, ou s’amusent-elles à mélanger les priorités ? De la grippe pour les uns, au short pour les autres…. Nous sommes mal engagés à réfléchir à notre Ecole… !
De quelle musique jouent les journalistes, alors que le Titanic coule ?
” Le vrai problème est-ce le short ou le nombre de shorts ????
Un lycée est un lieu décent, c’est indéniable. On s’y respecte tous et l’on y vient professeur comme élève en sachant que nous ne sommes pas à la maison ou chez des amis. On y vient pour étudier et l’on n’ y vient pas pour faire un défilé de mode, écouter de la musique sur son MP3, téléphoner en cours ou se voir confiné à 35 ou 36 en nous promettant un suivi individualisé.
Que dire de cet acharnement de la presse à vouloir faire un raz de marée médiatique d’une simple question de bon sens ? On vient au lycée habillé d’une manière décente. Nous ne sommes pas d’accord sur ce qu’est une tenue décente semble-t-il ? Et bien nous allons en parler avec nos élèves de manière posée, ne vous inquiétez pas. Nous serons prêts à entendre ce qu’ils ont à nous dire, à nous expliquer. Mais ce battage médiatique nous en empêche et contribue à envenimer la situation.
Que penser de tous ces journalistes qui nous téléphonent et nous abordent pour obtenir notre avis sur cette question du short alors même que nous, professeurs, sommes mobilisés tous les jours de la semaine dans ce même lycée pour réclamer des conditions d’enseignement décentes pour ces élèves ?
Ils avouent tous qu’ils espèrent pouvoir glisser un mot sur notre mobilisation mais s’ils le font c’est à la fin de leur article ou de leur reportage dans le meilleur des cas.
Ce n’est pas à ces journalistes que nous en voulons. A qui en vouloir de toute façon ? C’est un cercle vicieux qui entraine tout le monde, personne n’est responsable, mais tout le monde y participe malgré lui, élèves, journalistes, parents, professeurs….
Ce qui nous semble beaucoup plus intéressant à commenter c’est le peu de poids de notre combat pour l’ouverture de classes de seconde supplémentaires face à cette question du short. Les Français seraient donc plus motivés pour débattre de la longueur des shorts et jupes de leurs enfants que de leurs conditions d’enseignement ? C’est la leçon à tirer malheureusement de cette situation. La diminution des moyens dans l’éducation n’est pas prête de devenir un sujet de premier plan dans nos journaux à moins que nous nous mettions à défiler tous en short et mini jupe. La boutade lancée à la journaliste du Monde par un parent d’élève a d’ailleurs été prise au pied de la lettre dans son article et commencerait presque à nous donner des idées.
Nous rappelons que nous serons en grève mardi 22 septembre au lycée Geoffroy Saint Hilaire non pour revendiquer le droit de porter des jupes et des shorts mais pour réclamer des conditions de travail décentes pour les élèves, à moins de 35 ou 36 par classe. On aimerait pouvoir croire que cette histoire de short aura permis l’ouverture de deux classes de seconde supplémentaires au lycée Geoffroy Saint-Hilaire.
Les professeurs de lycée Geoffroy Saint-Hilaire d’Etampes mobilisés depuis la rentrée contre les sureffectifs en classe de seconde.