On attendait Peter Jackson (producteur) et Neill Blomkamp (réalisateur) sur Halo, ou les aventures d’un soldat d’élite face à des hordes d’aliens visqueux.. Et on le retrouve finalement en Afrique du Sud avec un administrateur face à une horde d’aliens réfugiés politiques.
District 9 part d’un postulat quasi-identique à Men in Black, mais version public : les extraterrestres ont débarqués sur Terre, mais seulement pour y trouver refuge. Pourquoi, et contre qui, on ne le saura pas. Toujours est il qu’ils sont les derniers de leur monde, et se positionne vers l’Afrique du Sud. ça change du tout américain, ou le moindre E.T. doit fatalement se retrouver à New York ou Los Angeles. Nous suivrons donc Wikus van der Merwe, humble agent de la nouvelle force multi-planétaire, chargé du bien être des nouveaux réfugiés. Lors du transfert de ceux ci dans un nouveau camp, il va aller de surprises en surprises qui vont changer sa vie et celles de ses compatriotes…
Evidemment, il est difficile de faire un tel film sans y superposer l’image de l’apartheid. On est encore loin de la critique sociale ou du film polémique, mais la science fiction a toujours su parler de sujets contemporains tout en préservant un cota d’action et de vaisseaux spatiaux. On retrouve donc nos extraterrestres expatriés dans des bidonvilles, parqués comme nos réfugiés humains de zone de conflits, et le héros agissant comme un bureaucrate disciplé et idiot. Du moins au début, le reste évolue vers quelque chose de plus tragi-comique.
Et c’est bien l’intérêt de District 9, nous livrer un vrai thriller futuriste dans les rues de Johannesburg, avec technologies aliens et comportements humains à la clé. S’il est vrai que l’Afrique du Sud offre un beau cadre à la SF (voir la série Charlie Jade notamment), la majeure partie de l’histoire se déroule dans un bidonville crasseux et anonyme surplombé d’un gigantesque vaisseau spatial. L’inclusion des effets spéciaux est des plus discrets et joue formidablement la carte de l’authenticité. Après Cloverfield, District 9 offre un nouveau spectacle de science fiction contemporain filmé caméra à l’épaule pour une vraie interactivité avec le spectateur. Plus réussi que son homologue américain, il reste en deça de l’intensité retrouvée dans Rec tout en nous offrant un vrai film à la clé.