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Du Orsenna dans le texte

Publié le 18 septembre 2009 par Didier54 @Partages
Du Orsenna dans le texteEric Orsenna était le rédacteur en chef d'un jour d'un des quotidiens régionaux du coin. Il signe à ce titre l'édito et éparpille dans le journal quelques interventions. Morceaux choisis.
- « La prise de conscience est là. Mais pour que cela change dans les comportements, il faut toucher au portefeuille, de façon égalitaire. Le principe d'une fiscalité écologique, ce n'est pas un accroissement d'impôts, mais une redistribution. Les Français ne sont pas assez sages. Si vous leur demandez : faut-il prendre mieux soin de la planète ? Ils répondent «oui». Etes-vous prêts à dépenser un euro de plus pour le faire ? Ils disent «non». A un moment donné, il faut choisir. »
- « J'aime la ponctuation, exemples à l'appui. Les textes sans ponctuation du tout, ce qui était le cas jusqu'à Charlemagne, sont illisibles. La ponctuation donne du rythme, des nuances. Si La Fontaine est si merveilleux, c'est parce qu'il est un maître du tempo, un grand batteur de la phrase. Le point virgule repose. C'est une pause, sans changer de phrase. »
- « Je n'ai rien contre les chiens mais franchement, pour avoir habité dans un passage qui était la grande crotterie du quartier, je comprends [les gens qui râlent à ce propos, NDLR]. Il suffit de prendre son petit sac plastique ! »
-
« Qu'est-ce qu'une ville si le centre est désert ? Pourquoi laisser les distributeurs faire n'importe quoi à l'approche des villes ? On entre dans des villes belles par des océans de laideur. »
- « J'aime bien la culture. Mais alerte à l'industrie. Un pays sans industrie, c'est un pays de sous-traitants. Les reconversions, c'est bien mais pour l'instant la tristesse l'emporte sur l'enthousiasme. Les usines, c'est nécessaire ».
- « Avec mes enfants, j'ai été intraitable sur les règles de grammaire mais qu'on mette un ''s'' à bijou au lieu d'un ''x'' ne me dérange pas. »
- « Je pense que marcher, comme naviguer est bon pour la Terre, je ne sais pas pourquoi.»
- « Les joueurs de tennis sont à l'image de la France, qui est inventive mais ne sait pas commercialiser. Il leur manque l'envie ».
- « La nature a horreur du vide. Je n'aime pas condamner sans proposer autre chose. Marx disait cette phrase formidable : on ne détruit pas ce que l'on remplace. »

Et dans l'édito, noté ceci :
BONNE nouvelle (pour les financiers) : les bourses grimpent, les bonus s'envolent, il parait que l'immobilier s'ébroue.Bref, la crise est finie !
Mauvaise nouvelle (pour tous les autres) : le pouvoir d'achat baisse, les usines ferment, les chômeurs se multiplient.
Bref, la crise s'aggrave.
En psychiatrie, on appelle ce grand écart de la schizophrénie. (...)
Une finance qui rit. Une réalité qui pleure. Combien de temps peut durer ce divorce ? Et à quel prix pour nos sociétés ? Pourquoi, si l'argent est seul roi, les traders abandonneraient-ils leur petit jeu de game boy pour adultes ? Ils y gagnent plus que tous les autres métiers réunis ! (...) Jamais nous n'avons eu autant besoin d'investir pour affronter cet avenir ô combien difficile. Et jamais ceux dont c'est la mission de participer à ces investissements ne se sont autant défilés.
Seule vraie bonne nouvelle : l'annonce de BNP Paribas qu'elle va prêter de l'argent en bonne quantité aux entreprises. Merci Madame la banque ! Mais n'est-ce pas là votre métier, au lieu de jouer au casino ? Imaginez les médecins jurant qu'ils nous soigneront demain... après la grippe.

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