La semaine aura apporté son lot de mauvaises nouvelles dans l'édition anglaise, avec la fermeture d'éditeurs indépendants renommés, des licenciements, et on en passe et on en oublie (c'est parfois préférable...). Simon Juden, directeur général de la Publishers Association, a enfoncé le clou, en qualifiant « d'inévitables » certains licenciements, pour que les maisons parviennent à se dégager de la récession.
Pourtant, il affiche une confiance sûre « quant à l'avenir sur le long terme du secteur ». Ne cherchant nullement à minimiser ce qui se passe, s'est passé ou, c'est redoutable, se passera, Juden renchérit : « Dans l'ensemble, les perspectives à long terme pour le secteur sont positives. » Prudent sur la sortie de crise, plus que les politiques qui affirment un retour de la croissance, ou du moins d'une économie stabilisée, il estime plutôt que « les pires moments sont derrière nous ».
Le sort des indépendants continue cependant de le préoccuper. Un tracas qu'il partage avec les indépendants français eux-mêmes, particulièrement inquiétés pour leur devenir au cours du prochain Salon du livre de Paris en 2010. Selon Juden, les indépendants sont les plus vulnérables dans le contexte actuel. « Au cours des dernières années, nous avons connu d'incroyables changements dans les ventes au détail et il est difficile de s'adapter quand on est une structure de petite taille. »
Une opinion que ne partage pas tout à fait Andy Hunder, pour qui, bien au contraire, les éditeurs indépendants vont connaître un certain âge d'or, disposant d'atouts certains, comme les coûts fixes moindres autant que d'une flexibilité plus grande.
Pour Andrew Johnston, de l'Independant Publishers Guild, la situation est en effet délicate, mais elle touche tout le monde. Exception faite des revendeurs spécialisés et des maisons qui leur sont associées, tout éditeur est soumis aux aléas des politiques d'achat des chaînes. « C'est un reflet des habitudes d'achat, plus que celui des livres que nous publions. »