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Internet des objets, l’autre révolution numérique au-delà du Web 2.0

Publié le 18 septembre 2009 par Fayon @fayon


Après le Web 2.0 (et le « Web au carré » qui n’est qu’un continuum du Web 2.0), on parle du Web 3.0 qui sera un Web sémantique. Mais parallèlement à cette arrivée du Web sémantique, une autre évolution fondamentale d’Internet se prépare, celle de l’Internet des objets. On peut dire qu’avec le Web 3.0 on vivra également l’Internet des objets. La capacité de réaction de façon contextuelle qu’auront certains objets et qui constitue une « intelligence ambiante » rejoint des développements menés autour du Web sémantique.
Internet des objets, l’autre révolution numérique au-delà du Web 2.0  

Comment pourrions-nous définir l’Internet des objets qui est la traduction d’« Internet of things » ? La définition que je donne est « objets reliés à Internet via des étiquettes dotées de codes (par exemple, puces RFID) ou d’URL propres permettant de les identifier et de les tracer avec la géolocalisation notamment. Certains objets, plus évolués, sont dotés d’une intelligence propre qui leur permet de s’auto-organiser selon les événements et les environnements. L’Internet des objets permet l’apparition d’une multitude d’applications ».

Cette profusion d’objets reliés à Internet nécessite bien évidemment le passage du protocole IP à IPv6 et une véritable gouvernance d’Internet. La pénurie d’adresse IP interviendra dès 2010-2011 et c’est pour cela que le passage à IPv6 qui permettra d’allouer des milliards d’adresses IP est une nécessité car chaque citoyen consommera plusieurs centaines d’adresses IP à terme. Par ailleurs l’Internet des objets va changer le mode de gouvernance d’Internet. La « gouvernance des objets » ne relèvera pas du DNS traditionnel mais d’une autre technologie, l’ONS (Object Naming Service) qui représentera un enjeu de gouvernance bien plus crucial pour l’ensemble des États que le DNS. En outre la question de la standardisation est une question clef pour l’interopérabilité entre les différentes solutions développées, ce qui avait fait le succès d’Internet avec son protocole commun TCP/IP. Actuellement, le système EPC (Electronic Product Code), qui offre une identification individuelle et unique des objets et une large diffusion, pourrait constituer la base de la nouvelle génération de standards.

Les applications de l’Internet que l’on peut imaginer sont innombrables : un frigo communicant avec la possibilité de réaliser des réassort d’aliments manquants avec livraison par l’enseigne e-marchande à domicile au créneau de votre choix, des objets de consommation courante comme un DVD avec la possibilité de le scanner en magasin afin de connaître les appréciations de consommateurs, les produits dérivés, etc., des chaussures communicantes qui permettent d’avoir des statistiques sur le parcours réalisé, d’échanger les informations avec d’autres coureurs, etc. Déjà le système baptisé Nike+iPod permet à un coureur de visualiser sur l'écran de son iPod nano, la distance parcourue, la vitesse de course, les calories brûlées, grâce à des capteurs insérés dans les chaussures. Mais avec l’Internet des objets nous irons bien au-delà. On pourrait imaginer aussi la traçabilité de détenus remis en liberté, le développement de pacemakers qui pourraient en cas de défaillance cardiaque ou de malaise vagal envoyer une alarme au SAMU le plus proche pour une intervention d’urgence. Le champ des possibles est quasi infini, il faudra simplement se poser la question de l’utilité des services et des marchés potentiels. Mais ceci supposera également d’avoir une très bonne sécurité car pour les deux derniers exemples, en cas de panne ou d’attaque, les détenus en liberté ne seraient plus géolocalisables et la personne ayant un malaise ne pourrait plus être secourue.

Pour positionner l’Internet des objets dans les transitions du rapport de l’homme à la machine via les technologies, Denis Failly propose le schéma de synthèse qui figure au début de cet article.


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