La polémique sur le bienfait du bio fait son grand retour .. D’après une étude, réalisée par des chercheurs de l’Ecole d’hygiène et de médecine tropicale de Londres en juillet dernier, la nourriture biologique n’est pas meilleure d’un point de vue nutritionnel que celle produite de façon plus « conventionnelle »: Sur le fond, cette nouvelle étude va à contre-courant de précédents travaux.
Des chercheurs de l’université de Californie avaient montré en mars 2007 que la valeur nutritionnelle de kiwis issus de l’agriculture bio était supérieure à ceux de l’agriculture conventionnelle, les premiers contenant plus de polyphénol, censé lutter contre le cholestérol, et d’antioxydants, qui combat e vieillissement des cellules, que les seconds.Sur la méthode le Mouvement pour les droits et le respect des générations futures, qui lutte contre le recours aux pesticides, estime que l’étude britannique est « tronquée » car elle fait la synthèse de 55 études seulement, alors que les scientifiques en avaient retenu 162 dans un premier temps.Il est vrai qu’il est extrêmement difficile de relier le type d’agriculture et ses effets sur la santé. De nombreuses études ont néanmoins essayé d’évaluer les bénéfices du bio. Les résultats sont… inégaux !
Petite comparaison entre les différents résultats : tout d’abord il est bon de rappeler que l’une des principales différences entre une exploitation « classique » et une exploitation « biologique », c’est le type d’engrais utilisé.
Ainsi, les fertilisants employés dans le bio sont des produits naturels. Or les engrais chimiques utilisés dans les exploitations traditionnelles sont en général plus efficaces. Ils vont notamment apporter une plus grande quantité d’azote, élément indispensable à la plante pour fabriquer des protéines. Les végétaux non bio, nourris avec ces engrais, seront ainsi plus riches en protéines. Mais ces protéines seraient de moins bonne qualité : elles seraient moins riches en acides aminés essentiels, indispensables à notre organisme.Cette différence de qualité n’a pas été retrouvée par toutes les études. Certaines ont même trouvé un résultat inverse, en faveur de l’agriculture traditionnelle ! De plus plusieurs études se sont penchées sur la teneur en vitamines, minéraux et oligo-éléments des fruits et légumes, selon leur origine bio ou non. Mais les chercheurs se sont vite aperçus que la richesse en telle ou telle molécule dépend en fait de nombreux facteurs : variété cultivée, nature du sol… Pourtant, les produits traditionnels mettent souvent plus longtemps avant d’arriver dans votre assiette : ils sont cueillis avant maturité puis stockés. Or cette récolte précoce devrait théoriquement nuire à leur teneur en vitamines et minéraux. Dans les faits ce ne semble pas être le cas. Des chercheurs qui ont ainsi comparé des cultures bio ou non ont conclu que les facteurs déterminant étaient essentiellement… les conditions climatiques ! Le seul élément pour lequel les produits bio semblent posséder l’avantage, c’est la teneur en vitamine C. En ce qui concerne les pesticides les études sont en faveur des produits bio : leur utilisation (pour les pesticides chimiques du moins) est interdite. Les résidus à la surface des fruits et légumes sont donc quasi-inexistants. Mais il faut souligner que les normes auxquelles sont soumis les produits traditionnels sont extrêmement strictes. Ainsi, la présence de résidus est rare chez ces derniers et la plupart du temps en deçà des seuils préconisés. Pour ce qui est de la contamination par des métaux lourds, il faut souligner que ce problème dépend des sols et non de la nature de l’exploitation. Les risques sont donc équivalents. Enfin, il faut souligner que les produits biologiques contiennent théoriquement moins de nitrates (grâce aux engrais organiques qui ont remplacé les engrais chimiques). Or à hautes doses ceux-ci sont cancérigène et peuvent dans certains cas provoquer des problèmes sanguins.
Enfin certains soulignent que dans le bio les microbes sont plus présent:
l’utilisation d’engrais biologiques va entraîner un risque plus grand de contamination par divers microbes. Cela est d’autant plus vrai que l’utilisation d’antibiotiques est limitée. Autre problème : la contamination durant le stockage. Entre la récolte et la vente, des champignons peuvent se développer à la surface des fruits et des légumes. Or certains fabriquent un véritable poison pour l’homme : les mycotoxines. En agriculture traditionnelle, un traitement antifongique est parfois appliqué de manière préventive. Ce traitement n’existe pas pour les produits bio. Mais pour l’instant, rien ne prouve que les consommateurs soient plus exposés.
Bref pour finir il est vrai qu’il est difficile de s’y retrouver dans toutes ces études ! …alors pro ou anti bio?