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La question humaine de François Emmanuel

Par Sylvie

Adaptation cinématographique de Nicolas Klotz en 2007
La question humaine

Editions Stock, 2000
Ce roman vient d'être remis au goût du jour avec la sortie de son adaptation au cinéma. Il a fait polémique à deux reprises pour rapprocher les techniques managériales d'aujourd'hui dans les grandes entreprises....à la gestion des camps de concentration de l'Allemagne nazie. 
Mais si l'on lit le livre (je n'ai pas encore vu le film), le thème central est la similitude du langage, des termes employés : il s'agit dans les deux cas de gestion très poussée d'un groupe donné exprimée dans des termes très techniques. Pour François Emmanuel, il s'agit avant tout de s'intéresser à la logorrhée et c'est là son tour de force. 
Pour revenir à l'intrigue, l'auteur met en scène Simon, un psychologue employé aux ressources humaines dans une multinationale allemande. Son boulot est avant tout de faire une sélection drastique, de restructurer l'entreprise et aussi de motiver les cadres à être compétitifs et vainqueurs. Un jour, il est convoqué chez le directeur adjoint qui lui demande d'enquêter sur Mathias Jüst, directeur de la succursale française, apparemment en pleine dépression. 


Simon accepte et entre en contact avec le mystérieux directeur. Celui-ci apparaît effectivement extrèmement nerveux. Simon cherche à savoir ce qu'il cache...tandis qu'il est interné en hôpital psychiatrique. Il découvre alors des lettres anonymes bien mystérieuses. 
Et c'est à ce moment là que l'étude du langage technocratique d'entreprise commence....
On peut certes penser que le rapprochement des deux langages et outrancier ; il reste cependant que les gestionnaires des camps étaient bien des fonctionnaires zélés chargés d'appliquer des directives très précises. 
Mais le livre présente également d'autres intérêts ; sa qualité littéraire est indéniable. François Emmanuel est le maître du langage froid, distancié. C'est Simon qui raconte son histoire sans aucune emphase. 
Cette langue distanciée n'empêche pas pour autant de créer un vrai récit d'atmosphère : la description du personnage de Mathias Jüst fait penser à ces fantômes qui hantent les vieilles maisons. 
Enfin, il y a le parcours psychologique de Simon qui se remet soudain en question, qui perd pieds. 
Au delà de la polémique donc, un beau roman.

 


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