Artistes : Dans la série "On ne retient jamais leur nom et ils tournent plus vite que leur ombre", après Willem Dafoe et Franco Nero, focus sur Giuliano Gemma. Pas d’actu pour ce désormais septuagénaire, autrefois le beau Nicolas de la série des Angélique, mais qui a marqué le western spaghetti, ainsi qu’un certain nombre de nanars de sa présence souvent bellâtre, parfois totalement transparente, mais doté d’un charisme indéniable.
Sourire ultra-brite
Regard bleu perçant, sourire ultra-brite, présence charismatique, Giuliano Gemma a fait rêver les adolescentes des années 60, notamment grâce à sa carrure d’athlète et son physique de jeune premier, orné d’une légère cicatrice sur la joue gauche. Ce qui retient l’attention dans sa filmographie de cet acteur italien, c’est son incroyable éclectisme : western, film de cape et d’épée, péplum, drames, comédies, polar, il s’est frotté à tous les genres ! D’où une image peut-être moins affirmée que celle d’un Franco Nero. Et dont la carrière s’est sérieusement ralentie au mitan des années 70…
- Ben Hur (1959) de William Wyler : son physique d’athlète l’impose tout naturellement dans LE peplum par excellence
- Le Guépard (1963) de Luchino Visconti : Burt Lancaster, Claudia Cardinale, Alain Delon, la Sicile, Il Risorgimento, Garibaldi, Palme d’Or… Rien à ajouter
- Angélique, marquise des Anges (1964) de Bernard Borderie : le beau Nicolas… Le rôle qui ont fait pâmer nos mères alors adolescentes !!
- Un pistolet pour Ringo (1965) de Duccio Tessari : sous le pseudo de Montgomery Wood, il accède à la célébrité grâce à ce western-spaghetti, l’un des fleurons du genre, qui donnera lieu à une suite un an plus tard, Le retour de Gringo
- Quand les femmes avaient une queue (1970) de Pascale Festa Campanile : avec un titre pareil, sûrement un méga-nanar ! Chef de tribu préhistorique, il y combat des tribus de… femmes… J’avoue : jamais vu, mais très envie – quelqu’un a une copie ?
- Les anges mangent aussi des fayots (1970), de E.B. Clucher : version cheap de L’Arnaque, avec Bud Spencer comme complice. Le titre reste plus marquant que le film…
- Un vrai crime d’amour (1974) de Luigi Comencini : drame social injustement méconnu et mal-aimé, présenté au festival de Cannes en 1974. Face à Stefania Sandrelli, il incarne un jeune ouvrier en désarroi dans la banlieue milanaise.
- Le Désert des Tartares (1976) de Valerio Zurlini : son rôle le plus marquant, dans l’adaptation du roman de Buzatti, aux côtés d’une distribution de rêve : Trintignant, Perrin, Gassman, Von Sydow, Noiret… Crâne rasé, il y incarne un redoutable militaire.
- L’Affaire Mori (1976), de Pascale Squitierri : Giuliano Gemma y incarne le préfet Mori, une figure majeure de la lutte contre la Mafia sous le fascisme. Beau rôle, beau film – à quand une réédition ?
- La légion saute sur Kolwezi (1980) de Raoul Coutard : récit un poil orienté à la gloire de la Légion, narrant la prise de Kolwezi par les « rebelles » du Katanga ! Par le chef-op attitré de la Nouvelle vague…
Et depuis ? Rien, ou presque ! Sa dernière apparition significative remonte à Pourvu que ce soit une fille (1986) de Mario Monicelli, entouré de Catherine Deneuve, Philippe Noiret et Liv Ullman. Giulianno Gemma semble s’être désormais se consacrer - un peu - à la télévision. Mais il s’adonne surtout à sa passion : la sculpture.
photo pécho sur A Fistful of pasta
Travis Bickle