Roger Federer s’est permis de ne pas gagner sa troisième finale de Grand Chelem. Vexé, il s’est auto-sélectionné pour la Coupe Davis.
Pourtant le numéro 1 mondial ne s’inquiète pas. Il a tort, voici pourquoi.
Parce que c’était lui le plus fort
En finale contre Del Potro, Federer a commis une grosse erreur : ne pas se répéter que c’était une finale. Des occasions gâchées, des coups de merde sur les points décisifs, une supériorité foutue en l’air, un adversaire pas très bon qui reprend confiance, même Tsonga en a profité il n’y a pas si longtemps. Dans le deuxième set il rate des balles de break, dans le troisième aussi, dans la quatrième aussi. Dès que Del Potro breake, il revient. En regardant le score avant le cinquième set il croyait jouer Karlovic, il ne s’est pas méfié. Après la cinquième manche, il ne se méfiait d’ailleurs toujours pas.
Parce que Del Potro c’était Federer
Après avoir humilié Soderling, Djokovic, mais aussi Murray en conférence de presse, Federer était au top de sa forme. Arrogant, prétentieux, mais toujours plus sympa, il avait même traité Del Potro de finaliste avant la finale. Bien vu, ça a failli marcher sauf que l’Argentin est aussi persuadé d’être le meilleur. Gagner les deux derniers sets après avoir craqué dans le troisième : Murray a désormais la confirmation que ça peut se faire. Il a même fini par taper dans les mains des spectateurs en plein match après avoir mis Federer à deux mètres de la balle, un récital.
Parce que c’est pas bon de jouer tout seul
A force de ne pas avoir d’adversaire à sa mesure, Federer ne différencie plus l’entraînement, des matches. Surtout qu’avec les gamines, il ne dort plus mais la situation d’avant US Open n’exigeait pas d’être en forme. Personne ne l’a prévenu qu’un bon joueur était aussi dans le tableau, on ne lui avait parlé que de Murray ou Nadal blessé, en finale. Les journalistes les plus vicieux avaient même évoqué un Français sur son passage. Son dernier grand match remonte à Roddick en finale de Wimbledon, mais ça ne compte pas : l’autre a fait le match de sa vie. Le dernier adversaire à la mesure de Federer est un jeune espagnol originaire des Baléares qui, aux dernières nouvelles, aurait perdu ses genoux et ses pieds à force de se déguiser en taureau castré.
Pendant ce temps-là, Gasquet est la tête d’affiche à Metz et Chardy a un costume de Coupe Davis. Dominguez se marre, Forget est toujours là.