L'accord entre la BnF et Google books prévu depuis un bail

Publié le 18 septembre 2009 par Actualitté
« La BnF ne pourra pas concurrencer Google par le nombre, puisque sa bibliothèque numérique atteindra au mieux la taille du seul fonds ancien de la bibliothèque municipale de Lyon, que Google s'est engagé à numériser dans les années à venir, ce qui représente 5 % du nombre d'ouvrages disponibles sur Google Book Search. » Intrigant, n'est-ce pas ?

Livres Hebdo
vient de pointer un rapport publié par l'Inspection générale des finances, qui détaille la stratégie de numérisation envisagée par l'établissement. Au fil des 78 pages, on apprendra nombre de petites choses assez croustillantes.

L'IGF préconise par exemple un double rapprochement, avec les éditeurs et d'autres institutions. Mais pas simplement : « La BnF devrait également envisager de renouer un dialogue équilibré et exigeant avec Google - ou d'autres partenaires privés - et sortir de la logique de concurrence actuelle, dans la perspective d'un éventuel financement partagé de la numérisation de masse d'ouvrages hors droits. »
Une collaboration envisagée de longue date
Et parmi les réflexions faites par la Bnf, on découvrira que justement, un accord avec Google était envisagé depuis bien plus longtemps que la récente annonce qui a soulevé le coeur de certains.
Bruno Racine, actuel président de l'établissement, précise toutefois que les relations avec Google, autant qu'avec Microsoft, ont été régulières, ce que l'on imagine sans peine. Pour arriver à négocier avec la firme californienne, autant s'y prendre rapidement. La coopération prévue aurait porté uniquement sur le domaine public, pour compléter le programme que le CNL finance « quitte à réorienter ces derniers pour ne pas se trouver dans une situation de dépendance (...), limiter les restrictions d'accès éventuelles aux seuls acteurs commerciaux, de manière à préserver Europeana et le réseau des bibliothèques numériques francophones ».
Dans ces conditions, « la BnF pourrait confier à Google la numérisation de la collection des doubles naguère conservée à Versailles et aujourd'hui stockée sur le site François-Mitterrand ». En contrepartie, la société se serait engagée à offrir les ouvrages déjà numérisés à travers le fonds des établissements américains, ou d'ailleurs.
Ne pas tenter de concurrencer Google
L'audit réalisé par l'IGF s'est déroulé entre octobre 2008 et février 2009, montrant combien les accords avec Google étaient dans les cartons depuis quelque temps. On comprend dès lors mieux les attitudes d'un François Fillon. Il explique également comment la volonté de concurrencer Google conduirait à « négliger la numérisation des collections de presse (malgré un plan spécifique, qui n'aura couvert que 2 % des collections de presse de la bibliothèque sur sept ans d'ici 2012) et de l'audiovisuel, supports pourtant éminemment fragiles et dont la consultation en ligne correspond à une attente forte du public. »
Le rapport est accessible à cette adresse.