Une aide vitale pour les enfants de l’est de la République démocratique du Congo

Une aide vitale pour les enfants de l’est de la République démocratique du Congo © Julien Harneis 2007 Personnes déplacées, au camp de Muganga, près de Goma.   5/10/07 Des approvisionnements sont distribués aux personnes déplacées par les violences au Nord Kivu. Elles sont 700 000 dans l’est de la RDC aujourd’hui. Nous sommes à seulement 20 minutes en voiture à l'ouest de Goma, capitale de la province du Nord Kivu. Des combats ont opposé ici les troupes du gouvernement et les forces dissidentes. Des enfants portant des charges lourdes, des femmes avec des paquets sur leurs têtes et des bébés sur le dos : ils sont innombrables, le long de routes endommagées. Passée la zone des camps provisoires où les déplacés se sont entassés, le paysage s’éclaircit. Au-delà d'une série de checkpoints militaires, il n'y a rien jusqu'aux villages morts des environs de Sake. De Sake, les habitants sont allés chercher de l’aide à pied. Vers Mugunga, un camp à l’extérieur de Goma qui sert de refuge aux déplacés, l'Unicef et l’ONG Solidarités ont déjà fourni à 120 000 personnes des ustensiles de cuisine, des couvertures, des bâches en plastique, du savon, des bouteilles d'eau et des moustiquaires. Les mères et leurs bébés ou leurs enfants ont besoin d’un soin particulier. Le paludisme est ici l’une des premières causes de mortalité : les moustiquaires peuvent sauver des vies. Des centaines d'enfants enrôlés dans les forces armées Aussi rapidement que les approvisionnements sont distribués, cependant, de nouvelles personnes déplacées continuent d’arriver. Les enfants séparés de leurs familles reçoivent l’aide en priorité : ce sont eux les plus vulnérables, en particulier par rapport au recrutement dans les nombreuses forces armées de la région. Les informations prises auprès de la MONUC et des écoles permettent d’affirmer que des centaines d'enfants sont recrutés en ce moment, retirés des écoles primaires et secondaires ou emmenés alors qu’ils traînent sur les marchés. Dans les camps pour les déplacés, le processus pour tracer les familles de ces mineurs non-accompagnés doit donc être mis en place d’urgence. « Beaucoup de familles se sont sauvées de leurs maisons sans rien emporter hormis des vêtements, explique Sylvia Danailov directrice des urgences de l'Unicef. Les enfants ayant perdu leurs parents sont particulièrement vulnérables. La distribution des secours les aident à reconstituer un peu de normalité dans leurs vies en attendant une situation meilleure ». A l’école, les cours sont suspendus en raison du conflit, mais des kits scolaires devraient être envoyés par camions bientôt afin de permettre aux enfants de recevoir à nouveau une éducation. Depuis décembre 2006, plus de 300 000 personnes ont fui leurs maisons au Nord Kivu, ce qui porte le total à plus de 700 000 déplacées dans la région. Bien que l'Unicef ait déjà prépositionné à Goma des réserves de secours non-alimentaires, les entrepôts ont dû être de nouveau approvisionnés, d’autant plus que la situation en terme de sécurité reste très précaire. Ainsi, ces prochains jours, 290 tonnes des kits de secours (évalués à plus de 1,7 million $, soit plus d’1,2 million €) sont sur le point d’arriver à Goma en provenance de Dubaï, de New Delhi et de Pise. Donnés par l'agence USAID Disaster Assistance, les secours incluent des biscuits BP5 à haute valeur énergétique, des abris, des couvertures, du matériel de cuisine et d’autres articles capables de venir en aide à une population de 100 000 personnes. En attendant la solution politique durable dont la République démocratique du Congo a besoin, cette aide apportée aux déplacés est indispensable à leur survie. Comprendre la situation au Nord Kivu : Reprise des violences dans l'Est de la République démocratique du Congo