Hier se déroulait donc la remise du Prix du premier recueil de poèmes, remis à Jean-Marc Sourdillon pour Les tourterelles. Un livre racontant la plainte d'une tourterelle blessée, et préfacé par Philippe Jaccottet, dont le prix fut remis sous le regard amusé... de Christine Albanel, ancienne ministre de la Culture.
Après les discours officiels de remise de prix et ce que l'on retiendra comme l'allégorie des Cévennes, racontée par le poète - un poète dont l'oeuvre après sa mort partira à la benne... - nous avons pu interroger la ministre sur ses affinités avec la poésie. Et en avons appris de belles... sur le lieu.
Christine Albanel n'est pas une férue de poésie, mais « lui garde une certaine affection ». Sa présence dans la bibliothèque de l'Arsenal, récemment restaurée, on la doit surtout à la présence de Marie-Hélène Labbé. Et ce n'est pas sans émotion que la ministre évoque avec nous son passé en ces murs d'étudiante, du temps où elle passait son agrégation, au Collège Sévigné, établissement privé d'enseignement à distance. « Oui, je venais réviser et préparer mon concours ici : les livres n'ont pas beaucoup bougé de place. »
Ah, justement, les livres... quand on en voit tant, on ne manque pas de penser à l'accord Google, la numérisation et la BnF voire l'opinion de François Fillon... Mais Christine, qu'en pensez-vous ?
« Bien sûr, il nous faudrait trouver un modèle à la française, et c'est en ce sens que nous sommes allés avec le lancement d'Europeana, alors que j'étais au ministère. Il ne me semble pas pertinent d'avoir une attitude ayatollesque contre Google books non plus : nous devrions savoir apprécier les avantages du secteur privé sans pour autant oublier le nécessaire engagement de l'État. »
Et d'ajouter : « Tous ces livres, ici, nous prouvent et nous renvoient aux enjeux de la numérisation et aux défis actuels de la culture. Il n'est pas question aujourd'hui de jeter l'anathème sur Google, cela n'apporterait rien de bon. »