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Trou dans la couche d'ozone

Publié le 18 septembre 2009 par Brunolecolo
Tiré du Figaro.
Trou dans la couche d'ozone

Les oxydes d'azote rejetés notamment par les automobiles contribuent à détruire la couche d'ozone qui protège la planète des rayons ultraviolets.

On les avait un peu oubliés. Mais la couche d'ozone et son fameux trou (au-dessus de l'Antarctique à partir d'octobre) font reparler d'eux. Une étude américaine de chercheurs de la National Oceanic and Atmospherique Administration (NOAA), à Boulder (Colorado), affirme qu'aujourd'hui les principaux dangers pour l'ozone au XXIe siècle sont les oxydes d'azote (Science, 27 août). Des gaz formés d'azote et d'oxygène, particulièrement divers et répandus, que les activités humaines produisent en quantité. Et le protoxyde d'azote, aussi appelé «gaz hilarant», est dangereux pour l'ozone. Mais là, plus question de rire.

Il y a un peu plus de vingt ans était signé le protocole de Montréal par lequel les pays signataires s'engageaient à réduire puis à éliminer l'utilisation des halocarbones comme les chlorofluorocarbones (CFC). Les émissions de ces molécules destructrices d'ozone ont été fortement réduites, continuent à l'être, ce qui a permis à la couche d'ozone d'arrêter de se dégrader et même de se requinquer quelque peu.

La présence de concentrations conséquentes d'ozone dans les hautes couches de l'atmosphère, sur plusieurs dizaines de kilomètres d'épaisseur, permet de nous protéger des rayons ultra-violets et de n'en laisser passer qu'une faible quantité. Si elle n'était pas là, la vie ne serait possible que dans les océans.

 

Des volumes colossaux

 

Mais la couche d'ozone se régénère moins vite que prévu. C'est donc que d'autres mangeurs d'ozone sont à l'œuvre. Et avec la disparition des CFC, affirment les chercheurs américains, les molécules les plus dangereuses dans les années à venir seront les oxydes d'azote. Ils ont d'ailleurs beaucoup de points communs : les halocarbones et les oxydes d'azote sont très stables dans la basse atmosphère (troposphère) où ils sont émis, ils peuvent être transportés dans la haute atmosphère (stratosphère) où ils ont un fort potentiel de réactions chimiques.

Il est vrai que ce potentiel est différent. Ainsi, le protoxyde d'azote serait 60 fois moins «fort» que les CFC. Mais les volumes émis sont sans commune mesure. Ainsi, les chercheurs ont calculé, grâce à leur nouveau modèle, que si rien n'est fait pour réduire les émissions d'oxydes d'azote, ils auront, en 2050, un pouvoir destructeur 30 % supérieur aux CFC à leur pic d'émission en 1987. Le paradoxe est que l'on sait depuis les années 1970 que ces gaz sont destructeurs d'ozone. Mais ils n'avaient jamais vraiment été pris au sérieux.

D'où viennent les oxydes d'azote, et en particulier le monoxyde d'azote et le protoxyde d'azote ? S'il s'en forme à l'état naturel dans le cycle de l'azote (78 % de l'air est formé d'azote), les moteurs (de voitures, de camions, de navires, d'avions), les usines, les chauffages, les gazinières en produisent aussi. Et cela de plus en plus.

L'éventuelle réduction des émissions d'oxydes d'azote a d'autres avantages que la protection de l'ozone stratosphérique. En effet, ces gaz azotés ont un rôle dans le réchauffement climatique et le renforcement de l'effet de serre. Car juste après le gaz carbonique et le méthane, ils sont le troisième gaz le plus fortement en croissance. Et les volumes rejetés sont colossaux.

Autre avantage à limiter leurs émissions, cela réduirait beaucoup la pollution au niveau du sol. Car si l'ozone des hauteurs est bon, celui du plancher des vaches est plutôt un «poison». Et si les oxydes d'azote «mangent» de l'ozone là-haut, ils en produisent dans notre air. D'où les nombreuses alertes à la pollution déclenchées chaque été un peu partout en France.

Une situation un peu compliquée mais dont il faudrait mieux se préoccuper, estime Akkihebbal Ravishankara, l'un des auteurs de l'étude : «Maintenant, la balle est dans le camp des décideurs pour savoir comment gérer cela. Notre étude est juste un élément d'information pour ces discussions.»


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