En Italie, une ramification du gouvernement, dite “organisme d’aide sociale” prend en charge des jeunes filles, grièvement blessées physiquement ou psychologiquement, dans le but de les rééduquer. Mais derrière cette façade se cache une organisation secrète, qui a pour but de protéger l’État italien des “républicains“, une cellule terroriste dissidente. L’organisme soumet les filles à une procédure de lavage de cerveau, appelée conditionnement et leur fait subir de lourdes opérations chirurgicales afin de mécaniser les parties de leur corps traumatisées. Elles perdent ainsi toute réminiscence et toute expérience antérieure, devenant loyales envers leur tuteur. Elles sont entraînées par ce dernier dans l’art élitaire du tir et dans d’autres techniques d’assaut militaire afin de devenir de véritables machines à tuer. Cela fonctionne parfaitement. Qui soupçonnerait, en effet, une mignonne petite fille portant un coffret à violon d’être une tueuse sanguinaire ?
Ah là là, que c’est dur de faire une critique sur cet animé. Mais c’est aussi dans la difficulté que réside le plaisir ^^
Gunslinger Girl est un animé très déroutant, au principe accrocheur. Des jeunes filles transformées en tueuses après avoir subit un traumatisme, celà peut en choquer plus d’un car ne vous y trompez pas, Gunslinger Girl est très violent. Violent certes, mais pas bourrin. La violence est essentiellement psychologique et nous fait poser des questions. Peut-on encore voir ces fillettes comme des êtres humains ou ne sont-elles plus que des machines à tuer? C’est cette question qui revient perpétuellement chez les Fratellos. Chacun d’entre eux la voit d’une façon différente, allant de “l’amour” à l’indifférence la plus totale. Vous l’avez donc compris, Gunslinger s’intéresse avant tout aux rapports humains (la violence n’étant là que pour accentuer le problème psychologique) et c’est ce qui fait sa force. Dur mais juste et recherché, cet animé est doté d’un chara-design impeccable qui accentue cet effet de malaise.
Toutes les jeunes filles ne sont pas intéressantes. Je pense notamment à Claes ou Rico qui sont effacées à mon sens. Par contre, Triela ou Henrietta sont attrayantes car plus humaines et plus réceptives au monde qui les entourent. Si elles sont plus attrayantes, c’est du également aux rapports qu’elles entretiennent avec leur Fratello, ces rapports étant assez ambigus. Toutes éprouvent des sentiments vis à vis de leur tuteur. Mais là encore, ces sentiments sont complexes, naviguant entre respect et amour, mais ce qui est intéressant, c’est de voir ce qu’éprouve ces tuteurs. Certains les voient comme leur propre fille (ce qui ajoute au malaise car ils savent que leur travail n’est pas moral) et d’autres comme des outils remplacables (donc n’ont aucun sentiment pour elles).
La musique est très bonne. Quel bonheur! Cette OST est absolument fantastique, sauf peut-être l’opnening que j’ai trouvé moins bon. Mais le classique se mélant à un décor somptueux… celà tient du génie. Le dernier épisode est le plus touchant car il se termine par la 9ème symphonie de Beethoven sur un fond de grande émotion. Très, très belle fin, très émouvante.
Mais….. mais il y a un point qui me géne énormément: le manque de scénario. Je m’explique. Certes, on suit la vie tumultueuse et complexe de ces filles mais il n’y a pas vraiment de ligne directrice. Ce n’est qu’une suite d’histoire personelles (celle des jeunes filles) sans scénario, sans but. La fin est magnifique oui, mais elle conclue quoi? Une histoire? Laquelle? La fin est belle pour son esthétisme et son émotion mais pas parce qu’elle ponctue brillamment un bon scénario: il n’y en a pas. Ce manque est difficile à gérer vers la moitié de l’animé car on marche les yeux bandés. Oui, on s’émerveille devant une psychologie et une philosophie intéressantes mais non, car il n’y a aucun but à atteindre.
Sans ce problème majeur, Gunslinger Girl aurait été bien meilleur. Au lieu d’y trouver du plaisir, j’ai trouvé la déception. Dommage, vraiment dommage.