L'histoire.
La Hague... Ici on dit que le vent est parfois tellement fort qu'il arrache les ailes des papillons. Sur ce bout du monde en pointe du Cotentin vit une poignée d'hommes. C'est sur cette terre âpre que la narratrice est venue se réfugier depuis l'automne. Employée par le Centre ornithologique, elle arpente les landes, observe les falaises et leurs oiseaux migrateurs. La première fois qu'elle voit Lambert, c'est un jour de grande tempête. Sur la plage dévastée, la vieille Nan, que tout le monde craint et dit à moitié folle, croit reconnaître en lui le visage d'un certain Michel. D'autres, au village, ont pour lui des regards étranges. Comme Lili, au comptoir de son bar, ou son père, l'ancien gardien du phare. Une photo disparaît, de vieux jouets réapparaissent. L'histoire de Lambert intrigue la narratrice et l'homme l'attire. En veut-il à la mer ou bien aux hommes ? Dans les lamentations obsédantes du vent, chacun semble avoir quelque chose à taire.
(4ème de couverture).Mon avis.
Après avoir parcouru certains avis sur Internet à propos de ce roman, je constate être en marge par rapport à la grande majorité. Car moi, je me suis profondément ennuyée à la lecture du dernier roman de Claudie Gallay.
La Hague. L'univers de la narratrice est un petit bled au bord de la mer. Les paysages sont décrits avec exactitude et beaucoup de justesse. La Mer apparaît ici comme un personnage à part entière qui décide parfois d'emporter avec elle les hommes qui s'y aventurent. Elle apparaît comme un personnage dangereux, dont il faut se méfier.
Je dois bien admettre que j'ai apprécié l'atmosphère, j'ai vraiment eu l'impression de me promener sur la lande, de vivre parmi les habitants de ce petit village, situé près de Omonville, le village où est décédé le poète Jacques Prévert.
Mais, à part ça, je n'ai pas réussi à accrocher. Le style de l'auteur y est pour beaucoup. La narratrice est une femme dont on ignore tout, à part son métier : elle travaille pour le centre ornithologique de Caen et est chargée de compter et répertorier les oiseaux migrateurs qui transitent par la Hague.
On ne sait ni comment elle s'appelle, ni quel âge elle a... rien de personnel, à part qu'elle s'adresse à ce "toi", cet homme qu'elle a aimé et qui a disparu...
En même temps, sur place, elle rencontre Lambert, venu vendre la maison ayant appartenu à ses parents décédés en mer. Lambert l'intrigue et l'intéresse, même si elle se refuse à l'admettre.
Il y a une sorte de frontière entre le lecteur et elle, une froideur dans ses propos, dans ses pensées qui nous maintient à bonne distance et ne nous donne pas envie d'aller vers elle, d'apprendre à la connaître, à la comprendre, à l'apprécier.
Cette distance m'a vraiment dérangée pendant ma lecture, m'a mis mal à l'aise.
En général, quand je lis un livre, la façon dont j'entre dans l'univers de l'auteur dépend en grande partie du personnage principal, qu'il soit ou non le narrateur.
Dès qu'une connexion s'établit avec ce personnage, j'entre facilement dans son monde, comme "invitée" par ce dernier à le visiter.
Ici, je suis restée étrangère au monde de la Hague, parfois mal à l'aise d'être une intruse qui s'incruste là où personne ne l'a invitée, et surtout pas cette narratrice.
Par contre, j'ai beaucoup aimé les autres personnages décrits, qui évoluent autour d'elle. Ces personnages sont parfois bizarres, parfois repoussants, parfois touchants (Nan, Théo et surtout la petite Cigogne).
Niveau de l'intrigue, celle-ci était très intéressante, des petits secrets par ci par là chez les habitants, des vérités dérangeantes qui éclatent au grand jour... MAIS trop prévisibles. Par rapport à l'intrigue de la disparition du frère de Lambert, Paul, j'ai tout compris avant même que Lambert et la narratrice ne commencent seulement à avoir des soupçons !
Niveau de l'écriture, beaucoup de descriptions, ni trop courtes ni trop longues, qui nous plongent véritablement à la Hague, en bord de mer... limite on en sentirait l'odeur ! Les chapitres sont courts, et permettent très facilement de stopper sa lecture à tout moment.
Je n'ai pas aimé certaines tournures de phrase qui ont un peu gêné ma lecture par moments (lors des dialogues, la narratrice n'inversait pas le sujet/verbe comme on a l'habitude de le faire).
En conclusion, une lecture qui a été très difficile pour moi, tellement je me suis ennuyée. J'ai vraiment eu envie de tout arrêter à plusieurs reprises, si ce n'est ma volonté d'aller au bout juste pour voir...
D'ailleurs, 10 jours pour lire un peu plus de 500 pages, c'est le double de temps qu'à mon habitude !
Je donnerai la note globale de 6.25/10 (Écriture : 5/10 ; Personnages : 5/10 (même si 'j'ai aimé les autres personnages, mon manque d' "intimité" avec la narratrice gâche le reste) ; Trame/intrigue : 7/10 et Cadre : 8/10).
Les Déferlantes de Claudie Gallay
Éditions du Rouergue, Collection La Brune, 2008
525 pages.