Les autoroutes de France ont été construites par des générations successives d'usagers qui, en payant leur passage, participaient à l'édification d'un service public. Une fois le réseau achevé, on s'attendait tous à voir les prix des péages chuter pour ne plus couvrir que les seuls frais d'entretien et de fonctionnement. C'est, croit-on, pour coordonner ce genre de réalisation qu'il est nécessaire pour un pays d'avoir un Etat. Et pourtant, en 2005 Villepin a décidé de privatiser à très bas prix la quasi totalité des autoroutes de France (6 500km sur 8 500). Pour amortir le choc, il avait alors juré que les prix n'augmenteraient pas. Cependant, il n'ont fait que progresser depuis lors, tronçon par tronçon, de façon à noyer le poisson. Résultat : les actionnaires récupèrent cette manne ; Vinci a empoché 4,5 milliards d'euros et Eiffage 2,5 milliards d'euros depuis trois ans.
Source : Le Canard Enchainé de cette semaine ...