Le directeur du FMI est un homme de pouvoir. Il dirige une des institutions les plus contestées, et pourtant, semble-t-il les plus indispensables du monde : à chaque fois qu’un gouvernement incapable de rembourser ses dettes va chercher à l’étranger, auprès des ministres des Finances et des banques, le soutien international dont il a un besoin absolu pour maîtriser les crises économiques, on les renvoie au directeur du FMI et à son autorité financière mondiale, forte de plus de 3000 collaborateurs.
Devant le directeur du FMI , même des représentants de grandes nations comme la Russie, le Brésil ou l’Inde ne sont que de simples solliciteurs. Au cours des négociations qui durent parfois des années, ils doivent s’engager à mettre en oeuvre des programmes d’économie draconiens et à faire des coupes claires dans leur bureaucratie d’Etat.
Une fois ces engagements pris, le directeur soumet pour accord aux pays riches du Fonds, ceux qui prêtent l’argent, et notamment aux représentants des Etats-Unis, du Japon et de l’Allemagne les contrats de prêts engageant ces milliards de crédit à taux bonifié qui sont tellement convoités. Ensuite il signe l’acte de libération des fonds.
“Puissance” en général méconnue du grand public, cet homme joue un rôle des plus important dans le processus d’asservissement financier des pays pauvres par rapport aux riches.
Comment est-il possible qu’un socialiste, qui prétend l’avoir toujours été et le demeurer, accepte de jouer un tel rôle ? Même en croyant, c’est naïf, qu’il pourra changer les règles du système. Cette contradicton fondamentale et permanente n’est-elle pas au coeur du malaise idéologique de la gauche française?
[Le FMI qui tablait jusqu’en juillet dernier sur une hausse de 5,2 % de la richesse mondiale en 2008 s’apprête à ramener son objectif à 4,8 %
La France et l’Allemagne, auparavant créditées respectivement de 2,3 % et 2,4 %, tombent à 2 %.]