Autopsie d'une campagne affligeante : « Le sida est un meurtrier de masse » (lemegalodon.net)

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  Écouter: Autopsie d’une campagne affligeante : « Le sida est un meurtrier de masse » (MP3, 3.1 Mo)

Voix-off tirée d’une émission télévisuelle : « Un film allemand qui suscite énormément de réaction dans la blogosphère..... Alors ce film il commence bien, même très bien, puisque c’est chaud, chaud bouillant, et puis...(on entend des râles).... quand je vous disais que c’était chaud bouillant... Mais ce n’est pas pour cela que le film a fait scandale, et pas seulement en Allemagne où la campagne était diffusée, je vous rassure, après 21h.... Non, l’onde de choc qu’a provoqué ce film s’est propagée comme une traînée de poudre sur toute la planète..... et pour cause..... Pour comparer le sida à Hitler, il fallait oser quand même ! La petite asso qui est d’arrière cette campagne explique que pour les allemands, il est LA figure la plus diabolique au monde et que, pour diaboliser le sexe sans protection, il fallait bien ça..... »

Reda : Alors Sandra, tu es tombé sur ce clip, est-ce qu’on peux te dire que cela t’as choqué ?

Sandra : Complètement, parce que, comparer le virus à Hitler, je ne trouve pas ça correct vis-a-vis des personnes comparées.

Reda : Pour les gens qui ne l’ont pas vu, tu peux décrire comment cela se passe dans ce clip ?

Sandra : Alors au début, on voit deux personnes qui font l’amour, on distingue juste le visage de la femme, pas celui de l’homme, et puis on s’aperçoit dans les dix dernières secondes que c’est Hitler... En plus, gros plan sur son visage avec un regard pervers, vicieux, et tout fier de transmettre le virus, puisque c’est lui qui l’incarne, et ensuite, il y a le slogan de la campagne.

Reda : Alors, le VIH ou les séropos, c’est un petit peu ça la question qui est posée, on va faire un tour de table, sachant que nous avons peu de temps, il nous reste 7 minutes, soyez concis. Yoyo, est-ce que tu l’as vu ce clip ?

Youssef : Non, je ne l’ai pas vu, mais je n’y manquerai pas tout à l’heure.

Reda : Direct sur Youtube...

Tina : Moi je trouve ça vraiment lamentable, j’ai vraiment honte pour les gens qui l’on fait, surtout que c’est des allemands comme moi, comment peut-on oser mettre Hitler sur des visages de séropos ? Qui peut-être aussi méchant pour ne pas comprendre qu’on fais que du mal aux séropositifs, qui ont déjà la vie bien difficile, qui sont déjà stigmatisés, voilà.

Nabila : Moi je dis, c’est encore une stigmatisation envers les séropositifs parce que le message est clair, le sida est un tueur de masse, le séropositif est potentiellement criminel.

Reda : Et criminel génocidaire, hein.....

Nabila : Tout à fait, et je trouve ça scandaleux et irrespectueux envers ces personnes qui se battent justement contre cette maladie. Encore une fois cela les stigmatisent et les marginalisent. Voilà.

Yann : Et puis, il me semble que ce n’est pas possible de ne pas avoir pensé à l’amalgame que cela allait faire, c’est surtout ça...

Reda : Alors Ben, le mot de la fin ?

Ben : Alors Ben, il va vous raconter une chose, c’est tout simple, ne vous inquiétez pas mesdasme et messieurs, mes soeurs et mes frères, le génocide, il est arrivé bien avant, c’est à dire Hitler et tout le bataclan, cela ne nous concerne pas. Mais aujourd’hui, lorsque l’on voit des visages comme cela, se mettre dans notre dos, à nous qui voulons faire des enfants, bah on est en train de nous pénaliser, de nous criminaliser. Aujourd’hui, moi je dis « Honte » à toutes les associations qui ne se lèvent pas pour défendre nos droits, et s’ils croyent qu’à travers la politique hospitalière, ou le rapport Yéni, ou quoi ou qu’est-ce, on a gagné du terrain, ils se trompent parce qu’on est en train de se faire avoir. J’espère que le futur président, Monsieur Barroso, car il n’y a que lui qui peut le faire, interviendra si besoin dans cette campagne... parce qu’elle risque d’être développée en Europe. Maintenant, réagissons. Je demande officiellement au président de AIDES, et au vice-président, Monsieur Amar Bonino, de dénoncer complètement cette campagne, officiellement, et de se rapprocher du comité des familles pour qu’on en débatte, parce que y en a marre. Y en a marre de nous voir comme des criminels de guerre. Nous ne sommes pas des criminels de guerre, nous subissons, nous subissons.... voilà, je voulais juste dire ça parce que c’est ma réaction et que nos gamins, si on les éduquent bien, ils sont capables de faire la différence. Maintenant, comment faire des convergences qui arriveront à une éducation évitant les extrêmes ? Maintenant j’invite les grandes associations nationales à indiquer, dans le regard européens et international, la nécessité de prendre en compte la réflexion du comité des familles.

Reda : Merci Ben, quelques commentaires sur le Live Blog... Alexandra écrit « Comme le clip avec le sablier humain », et elle dit "Aussi n’oubliez pas les Palois, vous pouvez retrouver le stand du comité des familles, le 03 octobre, à quartier libre Lescar, c’est à Pau.

Ben : Je vous dis une chose, que en Nord-Pas-de-Calais, vous n’avez pas besoin de rassemblements associatifs pour retrouver le comité de soutien au comité des familles, parce que nous on est là, toujours proches de vous, et on sera là, parce qu’on est terre de solidarité.

Transcription : Henri Jautrou