Faire manger son bébé, ce n'est pas de tout repos.
Je vis avec ma fille de neuf mois mon lot de difficultés.
D'abord, sachez qu'elle est atteinte du syndrome du lama et que ça commence à mettre ma patience à rude épreuve.
Ça a commencé tout doucement, mais maintenant c'est rendu critique. Au début, le syndrome se traduisait par de petits "pffff" tout doux, qui se sont intensifiés.
Ma fille venait de découvrir qu'elle peut cracher sa nourriture.
Je venais de découvrir que ma patience a des limites.
Voir un bébé cracher de la nourriture, c'est cute au début, ou quand ce n'est pas le nôtre. Après deux ou trois repas à me faire asperger de maïs et de poulet, quand ce n'était pas de céréales, j'ai décidé de mettre mon autorité à l'oeuvre.
J'ai sorti le "NON" bien ferme.
Résultat: ça ne marche pas, je dirais même que ça empire la situation.
Je vis maintenant avec la peur constante que tout ce qui entre dans la bouche en ressorte. Je tiens la cuillère à bout de bras, je me recule au possible avant de mettre la nourriture dans la bouche. J'ai également oublié l'idée de rester propre, et j'accepte peu à peu de sortir en public avec de la courge sur la robe ou des carottes sur les sourcils.
Mais ce n'est là que la pointe de l'iceberg. J'ai appris qu'un bébé qui mange = un plancher sale en permanence. Que la visite se le tienne pour dit: plus besoin d'enlever ses chaussures pour venir dans ma cuisine. Le plancher est plus souvent qu'autrement parsemé de bananes, de petits bouts de pain détrempés, de couscous.
J'en suis presque rendue nostalgique de l'époque où j'allaitais aux trois heures. C'était si simple et surtout, beaucoup moins salissant.