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Miossec – Finistériens

Publié le 17 septembre 2009 par Mathieugandin

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On peut dire que notre relation avec Miossec est parfois à l’image de certains de ces meilleurs textes. Celui que l’on a découvert au détour d’un soir, au cours de l’écoute assidue de l’émission de Lenoir sur France-Inter, s’est immédiatement imposé comme le compagnon de certaines nos errances mélancoliques, lorsque nous avions l’impression de vieillir un peu trop vite. Quelques années plus tard, on s’est éloigné de Miossec, comme on peut le faire avec des amis pour lesquels on sent que l’on a moins de chose à partager. Autant dire que l’on attendait pas grand chose de “Finistériens” …

Ce disque est donc l’occasion de retrouver Miossec comme à son premier jour, avec un dernier album réalisé avec Yann Tiersen, un autre compositeur français que l’on avait beaucoup aimé à ces débuts, un peu moins quand on l’entendait dans un film de Jean-Pierre Jeunet. Aujourd’hui les mots se font moins présents, laissant un peu plus de place aux instruments, renforçant l’ensemble avec une grande cohérence. Le temps fort de ce disque se retrouve sur Seul ce que j’ai perdu, où la guitare acoustique de Tiersen accompagne le texte de Miossec, puis révèle progressivement un superbe crescendo, où l’émotion fait mouche, touche en plein cœur, nous laisse face à nous, au temps qui passe. Plutôt content, on retrouve là le Miossec de “Boire” ou “Baiser”.

Et puis il y a CDD ou Les Chiens de paille, faisant un peu écho avec On était tellement de gauche, l’occasion pour une fois de retrouver un texte social, genre qui avait déserté la chanson française, telle une vieille chaussette sale que l’on ne voulait plus porter. Pour le reste Miossec ressasse ces obsessions, la fin du couple et le marasme du mâle (A Montparnasse ou encore Nos Plus Belles Années) ou encore l’observation précise sous dépendance éthylique (Jésus au PMU). Pourtant, même si on est content de retrouver cette vieille carne qu’est Miossec, le chanteur ne suprend finalement pas beaucoup et préfère nous ressortir ces thèmes habituels, au risque d’en lasser certains, et c’est finalement la seule déception de ce disque plutôt bon. De son côté, Tiersen réalise quelques belles compositions, les arrangements sont au diapason, beaucoup de guitares, acoustique et électrique, en accords mineurs, accompagnées de quelques notes de piano pluvieux.

Au final, un album touchant, plutôt bien réalisé, malgré quelques passages maladroits, pardonnables sous l’effet de la nostalgie. Pas de quoi regretter nos retrouvailles avec Christophe Miossec et Yann Tiersen, alors que l’on craignait la déception. Un bonne surprise qui nous tombe dessus quand on ne s’y attendait pas. Un disque vibrant, modeste, qui ne sera pas la truc über-hype de l’année, mais qui fera assurément partie de ces petits chefs d’oeuvre sur lequel on reviendra poser une oreille de temps en temps …


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