Koogle, Cathoogle, I’m Halal… Quand la religion nous donne sa version du net

Mes-Actus renvient sur la petite nouveauté dans le monde du web, les moteurs de recherche communautaires.

Alors que la réflexion autour des statistiques ethniques fait rage dans toutes les sphères de la société et de l’état (cf propos de Yazid Sabeg, Commissaire à la diversité et à l’égalité des chances), Internet propose depuis peu des moteurs de recherche communautaires. Allant à l’opposé de la grande majorité des individus doués d’intelligence, hostiles à tout ce qui permet de différencier les êtres humains, de les cataloguer, de les classer ou de les regrouper que ce soit dans des espaces déterminées ou dans des statistiques, ces moteurs de recherche rencontrent un vif succès.

En voici une brève présentation :

I’m Halal (I search Halal, I’m Halal) http://www.imhalal.com/

Créé en septembre 2009 aux Pays-Bas, I’m Halal est un moteur de recherché centré sur la communauté musulmane. Il a pour ambition de devenir le point d’accès privilégié à Internet de tous les musulmans du monde et propose à ces utilisateurs une version du web sans sexe, sans débauche et sans violence mais qu’en est-il de l’impartialité ?

Cathoogle (The best way for good Catholics to surf the web) http://www.cathoogle.com/

Le moteur de recherche Cathoogle, basé sur Google, remonte les résultats fournis par les sites certifiés catholiques et expurge du web tout contenant heurtant la morale catholique traditionnelle. La technologie “Safe Search” de Google donne plus de poids aux sites en relation avec la foi et la religion catholique, sans pollution publicitaire (soi-disant). Le site permet à des pages clairement identifiées comme catholiques d’apparaître en haut d’une liste de résultats malgré une pertinence statistique inférieure à d’autres. Cathoogle permet également de faire une recherche directement… Dans la Bible !

Koogle http://www.koogle.co.il/

Koogle a été créé par le groupe religieux orthodoxe juif « Ramat Beit Shemesh » issu de la communauté anglo-saxonne d’Israël. D’apparence plus professionnelle que ses petits camarades musulmans et catholique, Koogle propose d’effectuer une recherche dans une version du web conforme à la morale juive orthodoxe. Il permet également d’effectuer une recherche par zones géographique présentent sur le territoire d’Israël.

Test

Bien sûr, afin de tester réellement les possibilités de ces différents moteurs, nous allons effectuer à l’aide d’un mot clés « diaboliques » ou presque… Rappelons cependant que l’implication de Google dans ces différents moteurs et uniquement commerciale. En effet, ce ne sont pas des versions différentes de Google, ces moteurs utilisent simplement l’algorithme de recherche de Google (à l’exception de I’m Halal qui a visiblement son propre algorithme.

Alors que Google nous renvoie bien évidemment une myriade de sites à caractères pornographiques, érotiques et commerciaux lorsque l’on tape le mot clé « Sexe », Koogle ne trouve aucuns résultats, tout comme I’m Halal qui lui nous indique que notre recherche atteint le niveau 2 sur 3 en matière de recherche « Haram » (interdit selon les préceptes de l’Islam) tandis que PORK n’est qu’au niveau 1. A l’inverse des deux autres, Cathoogle nous renvoie de très nombreux résultats mais point de sites à caractères pornographiques. Il nous propose notamment l’article «Sexe, amour et mariage dans une émission catholique» ou une discussion sur «Les questions et réponses catholiques aux mariages et unions de même sexe». Le tout provenant de sources hautement recommandables par la papauté.

De plus, comme l’indique un site d’actu belge, les sites fonctionnent par mots-clefs. Ils filtrent donc le contenu affiché suivant les recherches effectuées. On peut essayer par exemple de coincer Cathoogle, mais la censure est épaisse. Une recherche avec le mot clé «cul» se contente donc de renvoyer vers des organisations qui utilisent CUL mot comme sigles : Catholic United for Life ou Cornell University Library. Logique. Tout le jargon anglais de la vulgarité est pour sa part entièrement exclu du lexique. Et si quelques mots en français contournent parfois les obstacles, globalement, le filtrage fonctionne bien.

Là où Cathoogle ne rempli pas son rôle, c’est dans l’affichage de bannières publicitaires dans la colonne de droite. Celles-ci sont visiblement héritées de Google, et mettent à mal les efforts entrepris dans la colonne de gauche. La même recherche sur «cul» effectuée sur un ordinateur belge offre donc un surf plus trop catholique pour acheter des strings ou rencontrer des filles sexy. Il y a même plus de pubs que sur Google.
Et puis, Cathoogle ne peut pas tout voir, et certains sites dignes d’attention lui réservent parfois des surprises. Ainsi, quand on tape «pope» («pape» en anglais), le premier lien renvoie au site officiel du Vatican. Le 4e lien est plus cocasse : il dirige sur le site du New York Times, qui s’interrogeait en 2002 : «Le Pape Jean-Paul II est-il catholique?» Cathoogle filtre donc les mots-clefs, mais est impuissant contre les statistiques de visites qui génèrent les classements de Google. La même recherche en français surprend également : elle affiche deux adresses vers des sites de ventes de… Châteauneuf-du-Pape. Et ce n’est pas du vin de messe.

À vous maintenant de faire vos propres choix !!!