La Cité des Jarres
Arnaldur Indriadson
« Nous avons affaire à un meurtre typiquement islandais. Un truc dégoûtant, gratuit et commis sans même essayer de le maquiller, de brouiller les pistes ou de dissimuler les preuves. Oui, oui, un meurtre islandais bête et méchant ».
L'inspecteur Erlendur, le Maigret du Nord, s'y connaît. Les meurtres en Islande, quand il y en a, sont quelconques. Pourtant, il y a ce petit quelque chose indéfinissable qui le titille, le chatouille, le pique et le mord ; son instinct. Envers et contre tous, Erlendur le suivra jusqu'au bout malgré les critiques qu'il suscite.
Autant le dire tout de suite, j'ai beaucoup aimé. Un inspecteur qui n'a rien du héros beau mec et bronzé que l'on nous sert souvent au cinéma. Le genre aux dents blanches qui cascade dans tous les sens au bras d'une fille différente à chaque épisode mais qui finalement ressemble beaucoup à la précédente ainsi qu'à la suivante.
A l'instar des meurtres islandais, Erlendur est banal : divorcé, pas franchement un modèle de père pour ses enfants, un ventre proéminent et des plats préparés plein le frigo. Non seulement le personnage est crédible et attachant mais il nous embarque avec panache dans une histoire bouleversante.
Un polar qui devrait vous plaire Mesdames puisqu'il a une approche (certains diront féministe), je dirais réaliste comme ses homologues Millénium. Et oui ! Il me faut souligner ce fait rare car pour beaucoup d'auteurs de polars, les personnages féminins qui sont la plupart seins nus (c'est bien connu on est tellement mieux comme ça) sont soit des prostituées, soit des saintes vierges, ou des mères alcooliques, ou encore des blondes siliconées.
Je vous laisse, je vais vite me procurer le second tome, La femme en vert.
Bon à savoir
L'islandais Baltasar Kormákur a adapté le roman au cinéma sous le nom de Jar City (Mýrin), en 2006.
Bien d'autres avis
Sentinelle, Papillon, Chimène, Amanda, Keisha, Stephie, Gio, Fashion, Katell, Tamara, Pimprenelle...