Le chagrin du roi mort
Jean-Claude Mourlevat
« C'est donc ça la guerre ? Du sang et de la boue ?
Et la mort, alors qu'on n'avait même pas encore vu le visage de l'ennemi ? ».
Signes extérieurs de richesse
Je trouve que beaucoup trop de quatrième de couverture en disent trop (si ce n'est pas tout) ou sont mal écrites, la publicité y étant privilégiée, nous sommes affublés de :
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« le livre qui va changer votre vie »
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« comment vont-ils s'en sortir ? »
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« mystérieux et fatal ! »
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« il comprendra mieux que jamais la raison de sa présence sur terre et le sens profond de l'humanité »
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« un lourd secret de son passé qui le hante »
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« à la fin, c'est votre quête qui commence »
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« survivront-ils à leur voyage ? »
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« attention, best-seller ! »
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« le livre phénomène de l'édition mondiale ».
Si ! Si ! Ces extraits proviennent de vraies quatrième de couverture dont je tairais le nom des éditeurs en respect de ces pauvres auteurs qui ont souffert de telles ignominies. Si j'étais sujette à des penchants pervers, je n'hésiterais pas à les faire chanter mais je resterais digne jusqu'au bout et me contenterais de citer l'intégralité de la quatrième de couverture du Chagrin du roi mort :
« C'est une petite île froide,
quelque part dans le nord.
Le vieux roi est mort. Son corps repose sur un lit de pierre, sur la Grand-Place.
Il neige.
Il sera question de séparation,
de guerre, de trois ciels différents,
d'un premier amour.
Il y aura une prophétie,
des êtres qui se perdent dans l'immensité,
une sorcière qui mange des têtes de rat... »
Jean-Claude Mourlevat
Que certains en prennent de la graine en espérant qu'ils se reconnaitront !
Oui mais l'intérieur est-il aussi beau que l'extérieur ?
Si ce que j'ai pensé de cette lecture vous intéresse, continuer plus bas, dans le cas contraire, je vais tenter d'être concise : courez maintenant à la librairie ou à la bibliothèque vous procurer ce livre !
Maintenant que les pressés sont partis, continuons entre nous. Jean-Claude Mourlevat est un prodigieux conteur. C'est une histoire qui vient du froid, pourtant Mourlevat nous souffle les mots, comme autrefois, autour du feu. Il a l'art de dénicher les petits détails qui semblent invisibles. Ceux dont nous connaissons l'existence mais qui ne possèdent pas de nom. Le futile pourtant essentiel. Il leur donne une place avec une élégance rare.
« Tout était comme avant, et rien n'était comme avant. Le deuil recouvrait tout de sa substance noire. Il s'infiltrait partout, gâtait les plus modestes bonheurs : la saveur des bonnes choses, le sommeil, la beauté transparente d'un glaçon sous un toit. Tout. »
La grande classe, ne résultent pas des smokings. Fred Astaire tournoyant en noir et blanc, Clark Gable embrassant Vivien Leigh, Meryl Streep quoi qu'elle fasse, mes grands-parents qui se regardent toujours avec amour après 60 ans de mariage, ma fille quand elle avait 2 ans qui s'embrouillent si joliment en me disant « t'es la maman du monde meilleur », ça c'est la classe !
Jean-Claude Mourlevat est de cette trempe là. Décrire les choses qui nous entourent avec tant de délicatesse, d'empathie, de force et de douceur et qui plus est pour un large public (puisque c'est une lecture dite jeunesse), comment ça s'appelle ? Et oui, la classe (il y en au moins deux qui suivent !). Alors qu'est-ce qu'on dit ? On dit Chapeau bas Monsieur Mourlevat ! Et qu'est-ce qu'on fait ? On diffuse la nouvelle non pas au gré du vent mais avec un mégaphone : lisez, offrez Le chagrin du roi mort.
Monsieur Mourlevat en parle
C'est ce qui s'appelle faire l'unanimité...
« A ne pas rater » pour Pages à Pages, « Absolument sublime » pour Jean, Clarabel écrit : « C'est un grand, un vrai roman. Une merveille. », « Tout simplement magnifique » selon Lily, Cuné : « on tremble, on vibre, on frémit, oui, on vit intensément cette aventure assez fabuleuse. », une « saga romanesque et fantastique » pour Lael, Gaëlle : « Guerre, amour, fraternité, un brin de légende dans le ton... », Si Fashion le dit : « un roman absolument bouleversant. ».