Le prédicateur
Camilla Läckberg
« Avec un soupir, Erica s'extirpa de son lit et enfila
l'une des tentes qui lui faisaient office de vêtements »
Après La Princesse des glaces , je me suis plongée avec plaisir dans les nouvelles aventures d'Erica Falck et de son compagnon, l'inspecteur Patrick Hedström. La lecture démarre par une belle nouvelle, Erica est enceinte jusqu'au cou. Rapidement, l'ambiance va se ternir par la découverte d'une femme qui a été assassinée et qui a été déposée au même endroit que deux autres squelettes féminins. Ceux-ci doivent certainement correspondent à deux jeunes filles disparues 24 ans plus tôt.
J'ai passé un bon moment avec le précédent. J'ai dévoré celui-ci ! Camilla Läckberg nous propose un polar bien ficelé sous un angle trop rare, celui de l'humanité des personnages. Je m'explique : Patrick, oui j'appelle l'inspecteur Hedström par son nom, c'est vous dire combien j'ai été touchée, est un homme engagé, rempli d'empathie et à qui il arrive de pleurer le soir dans les bras de sa femme tellement son métier est difficile. A la différence du gars viril qui n'a peur de rien et qui fait tout exploser, Patrick ne veut pas résoudre son enquête, il veut trouver l'explication qui soulagerait la famille et les proches. La différence est peut-être subtile mais, à mon sens, essentielle.
On retrouve cette normalité dans de nombreux passages croustillants d'Erica et de sa grossesse. Nous avons affaire non pas à une femme qui ne s'est jamais sentie aussi féminine et heureuse qu'enceinte mais à une femme active qui souffre de ne plus rien faire et qui trouve le temps bien long.
Tout ceci est arrosé d'une famille complètement barjo et dévastée par le poids des secrets. C'est trop bon... Encore !
Extrait
« Comme toujours, les hommes s'assemblaient autour du barbecue pour mettre en avant leur côté viril tandis que les filles discutaient de leur côté. Erica n'avait jamais compris ce phénomène. Des hommes qui en temps normal affirmaient ignorer totalement comment on fait cuire un morceau de viande dans une poêle devenaient des virtuoses accomplis quand ils s'agissait de cuire à point une viande sur barbecue. On pouvait à la rigueur confier les légumes et les sauces aux femmes, et elles faisaient aussi l'affaire pour apporter des bières. »
Ps : Traduction des polars suédois, révoltons-nous !
Encore une fois, je ne peux que souligner la traduction hâtive et malheureuse
de cette auteure qui mériterait davantage. A l'instar de la trilogie Millenium, deux explications aux
maladroites, mauvaises voire carrément abominables traductions :
1. Passé un certain nombre de ventes en Suède, le Gouvernement finance lui-même la traduction à l'étranger.
2. La plupart des polars sont traduits depuis l'anglo-américain. Si interpréter, c'est déjà trahir, je vous laisse imaginez les dégâts...