Non, ce n’est pas moi qui ai dessiné la pochette sous champis de ce déjà quatrième album des poilus de Portland. Si comme moi vous ne les connaissiez pas, sachez que l’on tient là un très bon groupe. Quatre albums en trois ans, un an seulement après le pourtant très touffu Censored colors, et avec des débuts presque math rock paraît-il. John Baldwin Gourley écrit beaucoup, et se renouvelle. Cette fois-ci et en légère continuité avec le précédent opus, le registre est très soul rock, et surtout, ce qui est plus rare, instantanément hédoniste. Très pop, groovy, faussement simple et rageusement dansant, The Satanic Satanist a tout d’un grand.
Enregistré en une semaine et demie par Paul Q. Kolderie (Radiohead, Dinosaur Jr), ce disque compte aussi sa version acoustique, chanson par chanson, appelée The Majestic Magesty, classe. Autre détail sans importance, un concept album se cacherait dans l’histoire, celle d’un homme banni de la planète, contraint de se rendre dans l’espace avec une fusée, et qui revint finalement sur Terre pour constater qu’il n’y a plus personne. Flaming Lips ou quoi ? Même pas, parce que le style est court et direct, parce que le psychédélisme laisse sa place au rétro, sans s’alourdir d’influences trop reconnaissables.
Quant au nom ? Portugal, The Man. C’est quoi ce truc ? En fait une idée compliquée qui se rapporte à Bowie et son Bigger than life. Bref le constat est là, on a droit à un enchaînement de hits en mode Be happy. Chaleureuse, enivrante, la musique des sept américains évolue en direct et avec une telle simplicité. "People say", premier morceau et première évidence. Il y a du Ween, et ça me fait mal de le dire mais de l’Oasis. "The sun" peut-être ? Evidemment également. La bande son des vacances. On pense à Gorillaz aussi quand démarre le parfait "Work all day".
Certains disent cet album bâclé, trop court, je ne suis pas d’accord. Certes le plus court de leur discographie avec 35 minutes pour 11 titres au compteur, il ne manque pourtant rien à The Satanic Satanist. Immanquables assurément, le presque hip-hop "Guns and dogs", quel caractère, ou les voix psychés du galopant "Lovers in love". "Let you down" et c’est "Again" qui remonte avec la voix de Gourley. Le seul slow dépressif de coffret de joyaux. Perfect.
En bref : que manque-t-il pour faire de ce disque un futur classique pop ? De l’éclairage certainement, sinon je ne vois pas.
Le site officiel et le Myspace
Le site où vous trouverez un très bel objet vinyle réalisé pour l’occasion
"People say" en acoustique et "Lovers in love" en studio :