Flavio Briatore, qui quitte l'équipe Renault (ex-Benetton, qu'il a dirigé
depuis 1989) après avoir été accusé d'avoir volontairement organisé un accident lors du Grand prix de Singapour 2008, est un milliardaire flamboyant et séducteur, qui s'est aussi forgé de
solides inimitiés dans le paddock, par son absence de scrupules et ses formules "à l'emporte-pièces".
L'italien à la chevelure grisonnante, né en 1950, le teint toujours bronzé, est sans doute le seul patron d'équipe à avoir jamais avoué que la Formule 1 ne l'intéressait pas : "Je n'aime pas la Formule 1. Mais j'aime le boulot que je fais. J'aime le
produit que je fabrique. J'aime les gens avec qui je travaille."
Certains, dans le paddock, mettent en doute son "amour" pour les
gens, mais on reconnaît au moins à ce fils d'instituteur un talent pour dénicher les meilleurs : agent de Nelson Piquet Jr. (avant leur récente dispute au sujet du manque de performances),
d'Alonso, il fut aussi le premier à repérer Michael Schumacher, dès son premier Grand Prix sur Jordan en 1991, et à le débaucher pour l'emmener chez Benetton, qu'il dirigeait alors.
Homme d'affaires richissime (ses fameuses fêtes qu'il organise tous les étés dans sa boîte de nuit sarde "Le Billionnaire" sont parmi les plus courues de la péninsule), il compte trois titres de
champion du monde des constructeurs comme manager d'équipe : en 1995 avec Benetton et Schumacher, en 2005 et 2006 avec Alonso et Renault (qui avait racheté Benetton en 2002).
Sa vie professionnelle, Briatore l'a d'ailleurs débutée dans l'empire du prêt-à-porter de Luciano Benetton. Et c'est Benetton, après avoir acheté une écurie de F1 en 1989, qui lança Briatore dans
le monde de la course automobile, en lui donnant la direction de la nouvelle équipe. Le "beau Flavio" ne connaissait alors rien à la F1 en débarquant sur les circuits, mais charmeur et efficace,
il allait réussir à bâtir une équipe redoutable, compétitive, et à s'attirer assez vite les faveurs de tous. Directeur de Benetton, Flavio Briatore commença alors à étendre son influence. A tel
point que l'on disait de lui qu'il serait à terme le successeur de Bernie Ecclestone (le grand argentier de la F1) à la tête de ce "vaste empire". L'aventure Benetton terminée, c'est avec
Renault que Briatore a poursuivi son chemin en F1, en prenant la tête de l'écurie française en 2002.
Ces dernières années, le tout puissant chef d'équipe, dont la liste des conquêtes féminines ressemble à un "défilé de mode", avait fini par irriter. Se déplaçant par hélicoptère ou en jet privé,
mouillant son yacht dans le port de Monaco, il avait l'habitude de quitter les circuits avant même la fin des courses, sans connaître le résultat.
Il ne s'encombrait pas non plus de diplomatie : lorsque les Brawn avaient trusté les victoires en début de saison, il avait mis en cause la valeur de leurs pilotes comme s'il n'y avait que la
machine qui marchait, et l'avait déclaré dans des termes peu amènes : "C'est un pilote qui est quasi-retraité et un autre, brave garçon mais lent comme une
borne routière, qui se disputent le championnat." avait-il dit à la presse italienne, à propos de Rubens Barrichello et Jenson Button, alors qu'il avait pourtant essayé d'attirer
chez Renault ce dernier. Ces critiques, et bien d'autres, lui avaient valu l'hostilité farouche de Max Mosley, le puissant président de la FIA, lui aussi pris dans certaines grosses
tourmentes ces dernières saisons.
Briatore est donc tombé pour avoir voulu tricher, mais aussi parce qu'il a perdu son bras de fer avec le clan Piquet, et parce que certains de ses ennemis avaient probablement intérêt à
organiser les fuites sur "l'affaire de Singapour" pour le mettre en difficulté, et organiser son retrait.
<<< Briatore sort de son yacht à Monaco, en tenue... Rose !
Merci à F1-Live