"Destination Finale 4"

Par Loulouti


Le 7ème art américain n’est pas avare de sagas cinématographiques à rallonge. Les producteurs des grandes major savent user et abuser d’un concept jusqu’à la corde. Dans cet esprit là il n’y a qu’un seul juge de paix : l’argent rapporté (entrées en salles, ventes de galette numériques, produits dérivés). Toutes les autres considérations sont à bannir de nos esprits.

Mais cela ne veut pas dire pour autant que le produit est bâclé ou dénué d’intérêt. Il peut même y avoir un certain plaisir retiré au final. Un cinéphile a parfois besoin de peu de choses pour se contenter.

La saga "Destination Finale" s’inscrit exactement dans cette optique. Nous connaissons le concept de base et le "scénario" développe à chaque fois un schéma similaire : de jeunes gens échappent à la mort grâce au rêve prémonitoire de l’un d’entre eux mais comme la Grande Faucheuse a un plan et qu’elle l’applique invariablement, les survivants périssent dans une débauche de fureur sanguinaire et d’horreur à grands renforts d’hémoglobine.

L’attente du spectateur se résume à imaginer quel sera l’ordre de passage de vie à trépas.

J’ai vu les trois premiers opus de la série et je me suis rendu le cœur léger il y a quelques jours pour assister à la projection du 4ème, mis en scène par David R.Ellis, sachant pertinemment à quoi j’allais avoir droit.

Je dois avouer en toute humilité que j’ai assez apprécié cet énième épisode (le dernier ?). L’intérêt du spectateur lambda est éveillé par un début assez habile. Le générique d’ouverture nous plonge de manière efficace et ingénieuse dans cet univers de mort. La séquence d’effets spéciaux est conçue avec brio.

Le long métrage a du rythme. Ce pop corn movie ne nous laisse pas le temps de philosopher sur la dureté de l’existence. Les séquences chocs s’enchaînent sans temps "morts" L’objectif est de nous en mettre plein les yeux.

Je ne vais pas m’étendre sur le jeu des acteurs. Ce n’est pas l’intérêt ici. Nous n’avons le temps de nous appesantir sur les relations développées tant leur statut de possible victime dont la vie est en suspend rend cet aspect des choses illusoire et futile.

La grande réussite de ce 4ème épisode est de renouveler de manière spectaculaire les méthodes employées par la Mort pour exécuter son grand dessein. Les scénaristes se sont vraiment creusées la tête pour nous offrir des décès diaboliquement surprenants. La surenchère est de mise. La séquence du NASCAR et celle du cinéma sont deux moments d’anthologie qui encadrent parfaitement l’ensemble de l’œuvre. Les techniciens américains savent mettre en valeur leur savoir faire technique dans ce genre de situation.

Nous passons de l’espoir au drame d’une seconde à l’autre et la destinée de chaque personnage bascule irrémédiablement. Même si nous connaissons le principe du film par cœur, nous avons quand même le droit à notre lot de sueurs froids et de sursauts.

"Destination Finale 4" est un long métrage formaté, calibré pour un public bien précis, sorti à un moment donné (la saison estivale) mais qui suscite un intérêt mesuré quoique réel. Le cinéma est un tout et nous ne voyons pas tout le temps des chefs d’œuvre.

Il n’y a pas de honte à se faire plaisir avec des longs métrages que notre très cher "establishment" français du cinéma fracasse avec soin et dédain.