Magazine Cinéma
1984
Publié le 17 septembre 2009 par Olivier Walmacq
Genre: anticipationannée: 1984durée: 1H55L'histoire: Manipulant et contrôlant les moindres détails de la vie de ses sujets, Big Brother est le chef spirituel d'Océania, l'un des 3 Etats dont la capitale est Londres. Le bureaucrate Winston Smith travaille dans l'un des départements de la ville. Mais un jour, il tombe amoureux de Julia, ce qui est un crime. Tous les 2 vont tenter de s'échapper. Mais dans ce monde cauchemardesque, tout être qui se révolte est brisé.La critique:1984 a été adapté 2 fois au cinéma. Il existe une version de 1956 et celle de 1984. Mais ni l'une ni l'autre ne parvient à égaler le roman.Une tâche ô combien difficile tant le roman de George Orwell est complexe. Un roman d'anticipation pessimiste, noir et glauque mais profondément dérangeant.Dans un premier temps, j'avais mis 11/20 à cette version réalisée par Michael Radford, car plutôt déçu, tant le roman est passionnant.J'attendais donc énormément de ce film. Mais pour l'avoir vu et revu, je suis revenu sur ma position.Toutefois, je ne change pas d'avis :le problème de cette version de 1984 est son manque flagrant de budget. Film fauché réalisé avec 3 francs, 6 sous, le film de Michael Radford paraît parfois assez terne par rapport à la qualité du roman. Pourtant, il ne faudrait pas renier totalement ce film qui respecte assez bien le bouquin. Et on retrouve l'esprit Orwellien.Dans cette adaptation, on retrouve tous les points clés de l'ouvrage: surveillance, la police de la pensée, embrigadement de la jeunesse, le novlangue, l'histoire d'amour entre Julia et Winston Smith, et bien sûr l'annihilation du héros.On retrouve également les réflexions d'Orwell, notamment sur le pouvoir, la liberté, la guerre, l'existence d'une pseudo résistance, le rôle que peut jouer le prolétariat dans une éventuelle révolution...Le film 1984 possède donc de réelles qualités. Dans le rôle de Winston Smith, John Hurt, décidemment abonné aux personnages dramatiques, s'en sort plutôt bien.Ainsi, on retrouve les éléments descriptifs d'Océania, et le slogan du parti: "la guerre, c'est la paix. L'ignorance, c'est la force. La liberté, c'est l'esclavage".Tout se situe dans une époque indéterminée: ainsi, le film pose le doute sur l'éventualité même de la date. Sommes-nous vraiment en 1984 ? Tous ceux qui s'opposent au régime sont éliminés et effacés.L'histoire est changée. Les mouvements de foule participent largement à l'endoctrinement et à l'amour pour Big Brother ("Big Brother vous regarde").Le film n'oublie pas de traiter le thème du novlangue. A savoir un langage destiné à réduire notre champ de pensée et notre esprit critique.Oui, on a bien tous ces éléments dans le film. Ensuite, 1984 reprend cette scène finale entre Smith et son tortionnaire. Un sommet d'horreur qui dénonce les pratiques staliniennes.Pour rompre la volonté de Smith, son bourreau joue avec ses peurs les plus profondes: l'image d'un rat ! Smith n'est plus rien. Il ne ressemble même plus à un homme. Incroyable cette image que lui renvoie le miroir: Smith a énormément maigri et il a le visage creux.Terrible! Mais le film se termine comme s'achève le roman... par la phrase la plus pessimiste qui soit, et qui résume la vision que porte Orwell sur notre monde et les hommes de notre temps: "tout était clair pour Winston Smith, il aimait Big Brother"!Note: 16/20