La mythologie hindoue est très riche d’histoires en tous genres. Mais de là à les utiliser dans un univers entrepreneurial… C’est pourtant ce qui se passe, avec succès.
Des dieux avec des rivières coulant de leurs cheveux, des rois défaillants face à leur tâche, des reines qui tentent de faire face avec l’énergie du désespoir, des démons, des éléphants, la jungle…
La mythologie indienne, également riche en parfums et en couleurs mystérieuses, ne manque pas d’attraits. Il est vrai qu’on s’écouterait bien un petit conte, comme ça, pour se divertir.
Mais le divertissement n’est pas le seul intérêt de la mythologie (pas plus que pour le storytelling dans son ensemble d’ailleurs), l’apprentissage de règles et principes de vie non plus : en Inde, on les utilise aussi dans un univers business, afin de faire ré-émerger des principes managériaux qui trouvent leur ancrage dans la tradition et la culture indienne.
Folklore, entourloupe de consultant malin ?
Pas vraiment. Le modèle a même un nom : les 3B (comme belief – croyance ; behavior – comportement » et business).
Pour ses promoteurs, le monde de la mythologie et celui du business ne sont pas très différents : les situations et les personnages seraient même très similaires. Ils s’en servent pour générer les croyances qui guident les comportements qui orientent eux-mêmes le business.
Ce travail consiste à partir d’une figure mythologique traditionnelle et lui ajouter des attributs symboliques, ce qui fait beaucoup penser à un démarche basée sur des archétypes (qui font partie intégrante du storytelling des organisations). Les métaphores ne sont pas loin : le client est souvent représenté par la déesse de la prospérité, Lakshmi. Ou alors, on le salue d’un « Namasté », qui signifie « je salue le soleil (ou le divin) qui est en vous » au lieu du « bonjour » usuel, ce qui a pour effet de mettre l’accent le potentiel de développement de l’interlocuteur. Et n’est-ce pas tout ce qui compte vraiment dans le business.
Le sens de ces attributs, leur signification est ensuite analysée. Et des passerelles sont établies avec l’univers de l’entreprise. Parmi les enseignements : la vérité n’est pas forcément mariée avec la logique, ou encore que la rationalité n’est pas toujours la clé qui ouvre toutes les portes.
Des conclusions comme celles-là, ce n’est pas du folklore : on peut même parler de bon sens créatif. Tout cela, basé sur les histoires et les rites traditionnels de l’Inde.
C’est vraiment du sérieux : le quotidien financier du pays publie même une chronique sur le thème des problématiques du management éclairées par la lumière des récits mythologiques.
Un peu plus profond que les mythes d’entreprises, mais pas forcément moins efficace.
Et dans nos sociétés occidentales, quels genres de mythes pourrions-nous utiliser ?