Ce matin, en plein milieu de ma revue quotidienne des blogs je suis tombé sur le blog "Rage au ventre" qui publiait, il y a trois jours, un appel au boycott des caisses automatiques de supermarchés. Vous savez, ces machines où les personnes un peu pressées ou pour le moins asociables préfèrent aller. Cet appel au boycott relaye une vidéo que vous pourrez voir ici, dans laquelle une équipe de France 3 donne la parole à quelques syndicalistes visiblement dénués de toutes logiques ou connaissances économiques.
Le raisonnement est simple, simpliste, serais-je même tenté de dire. Il faut boycotter les caisses automatiques car elles remplacent, petit à petit, les caissières. Comme les postes de caissières disparaissent, cela crée du chômage. Arf ! nous voilà bien emmerdé.
Visiblement, ni France 3, ni ces syndicalistes n'ont attendu parlé du concept de destruction créatrice de Mr Joseph Schumpeter. Regrettable. Évidemment, je ne suis pas d'accord. Je dirais même plus, s'arc-bouter sur des emplois (connus pour être pénibles qui plus est) que la technologie va remplacer est totalement injustifié et pour le moins passéiste.
C'est un fait, les caisses automatiques détruisent des emplois. Ce qu'il n'est pas totalement stupide de dire, c'est qu'elles en créent, aussi, peut être même plus que ce qu'elles n'en détruisent... Prenons pour exemple ces deux entreprises. NCR France (filiale de NCR) et Devlyx, respectivement + 500 salariés et 50 salariés, dont une des activités est de produire... des caisses automatiques. Le groupe NCR (américain) serait même le leader mondial du secteur... Malgré un transfert objectif de valeur de France vers les Etats-Unis, des emplois gravitent autour de ce secteur et donc des salaires en dépendent. Et je ne parle pas des potentiels "nouveaux emplois" créés dans les groupes de distribution français, acheteurs, techniciens, techniciens de maintenance etc...
De tout temps la technologie s'est emparée de tâches auparavant aux mains des hommes. Poinçonneurs, Secrétaires (avant l'informatique), Standardistes... Ceux-ci détruits, d'autres, se sont créés, directement liés à l'innovation ou indirectement, construisant petit à petit l'évolution des sociétés.
Le plus triste dans cette affaire n'est pas vraiment la défense des emplois en dangers. Ce qui l'est, c'est l'incapacité chronique de nos systèmes éducatifs et de notre formation professionnelle à "recycler" les emplois détruits dans le système économique.
Pour le reste, on pourra boycotter ce que l'on veut, cela ne changera rien.