Celui qui a dit que la meilleure chose à faire pour vaincre une déprime passagère est d'aller chez le coiffeur est un sombre crétin.
Par déprime passagère, je parle de ces moments où l'on a envie de se tuer avec du yaourt périmé, s'enfoncer la tête dans le four à micro-ondes ou encore sauter du rez-de chaussée avec option gazon à l'arrivée.
Je parle aussi de ces moments où, deux matins de suite, malgré toute la bonne volonté et l'aide appréciable d'amis tels que Braun, Vidalsa Sassoon ou encore Jacques Dessange, on a toujours la tête d'un caniche arrivé premier lors d'un concours de beauté.
Donc, pour en revenir au crétin sus-mentionné, aller chez le coiffeur n'est pas la meilleure chose à faire, c'est LA seule chose à faire. Surtout lorsqu'on n'a pas de yaourt sous la main ou qu'on habite de plein pied.
Alors j'ai pris rendez-vous.
Au début, je voulais couper tout court, défricher le champ, élaguer l'horizon. Mais lorsqu j'ai vu le coiffeur s'approcher de moi avec le ciseau, j'ai dit "tout doux bijoux, avant de rafraîchir ma zone de confort, on va négocier".
Passage au bac, massage, coupe et brushing.
Depuis ce jour, je vois mon vis-à-vis sans avoir à écarter le rideau, et désormais, me, myself and I filons le parfait amour et la parfaite harmonie.
Comme quoi, le bonheur tient à peu de choses. Dans mon cas, à 10 centimètres.