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Regrets spontanés

Publié le 16 septembre 2009 par Malesherbes

Admettons que Brice Hortefeux n’ait pas voulu insulter une communauté, ce dont je doute. Cependant, ses propos pouvant être interprétés en ce sens, il a commis une erreur. Après ce genre d’erreur, on peut :

- Exprimer des regrets

- Présenter des excuses

- Demander pardon

Apparemment, il a choisi la moindre de ces options, déclarant à l’Assemblée nationale : «  Je suis ému, je veux donc vous dire mes regrets ». Mais en réalité, même pas. En réponse à une question, il a dit : « J’ai exprimé mes regrets pour une polémique que j’estime tout à la fois violente, injuste et inutile ». Il n’avait pas à regretter ce qu’il appelle une polémique. Si elle a été suscitée par ses propos, ce n’est pas lui qui l’a nourrie. Il aurait dû formuler des regrets pour ce qu’il a dit, ce qu’il s’est bien gardé de faire. Ce n’était assurément compatible avec la morgue qui le caractérise.

Il a poursuivi ainsi : « Mais où sont les regrets de celui qui a traité les harkis de sous-hommes ? ». Il se méprend totalement. Certes, les mots de Georges Frêche étaient profondément odieux. Mais en quoi ses outrances rendraient-elles les mots du ministre moins condamnables ? De plus, Georges Frêche est un notable régional, qui ne représente que le Languedoc-Roussillon. Hortefeux, lui, est ministre et engage la France. Ses défenseurs avancent que le contexte était pour ainsi dire privé. Vraiment : l’université d’été UMP est une manifestation privée, au même titre que la réunion d’une amicale de pêcheurs à la ligne ? L’université, temple du savoir, l’UMP, rassemblement qui gouverne la France ? Hortefeux oublie qu’il n’est pas membre d’un clan mais s'exprime au nom de tous les Français, ce qui ne nous honore guère.

Poursuivant ses propos sectaires, visant les accusations de fraudes aux élections internes du Parti socialistes, il enchaîne : « Où sont les explications alors qu’un livre dénonce aujourd’hui des fraudes massives ? ». Je remarque que c’est un point qui concerne les militants du PS mais ne le regarde en rien. Quand à la désignation du patron de l’UMP :

- Le Président de la République en est le chef de fait, à tel point que les statuts de l'UMP ont été modifiés après son élection pour en supprimer le poste de Président.

- C’est le président de la République qui a choisi le secrétaire général.

- Celui-ci a été élu à l’unanimité par le Conseil national.

A l’UMP, il n’est pas besoin de frauder pour bafouer la démocratie.


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